Nous entrons dans l'aire du troisième millénaire, mot magique pour imaginer de nouvelles solutions. Sur le plan philosophique, notre humanité n'a guère progressée depuis deux-mille ans. Le siècle de Périclès, le Code d'Hammourabi, n'ont pas livrer encore toute leur substance. La suppression de l'esclavage idée lancée par Jésus-Christ n'a pas encore touché la planète, fut-elle bleue.

La Suisse, c'est bien connu des Suisses, est le nombril du monde. Nous sommes à la pointe en tout et nous sommes un modèle en bien des domaines. Pour marquer ce changement de millénaire, nous avons d'ailleurs prévu une grand-messe, l'Expo 2001. Espérons que ce sera mieux que le 700e anniversaire de la Confédération Helvétique. Il serait temps que ce projet sorte de sa boîte, pour l'instant nous n'avons droit qu'à l'auto-satisfaction du petit comité d'organisation.

Sur notre passé récent, posons-nous une question. Qu'avons-nous fait de notre temps? Non pas qu'avons-nous fait de nos réserves d'or, mais qu'avons-nous fait de notre capital temps? La Société anonyme CH siège à Berne, est mal gérée, mal dirigée, mal orientée. En 1945, les potentialités étaient énormes, nous étions en position de succès: un pays calme, une industrie en marche, une économie fortifiée, une population saine, un esprit collectif renforcé, un moral solide et le coeur léger d'avoir surmonté nos épreuves. De cette plate-forme merveilleuse, nous avons plongé dans notre lit douillet.

Inventer, c'est avoir l'esprit d'entreprise. La Suisse s'endort, réinventons La Suisse. Le temps du chercheur isolé est dépassé. Le temps d'avoir le temps aussi. Faisons des erreurs mais faisons les bien afin de ne pas les répéter. Nous pourrions avoir, 26 modèles cantonaux différents et ce serait un laboratoire formidable pour la gestion publique. En réalité, nous avons 26 fois, le même niveau d'incompétence.

Nous avons sourit à l'ascension continuelle du nombre de chômeurs chez nos voisins. Maintenant, nous connaissons le même phénomène, dans 3 ans nous aurons... 300'000 chômeurs. Nous pourrions au moins éviter les chemins expérimentés sans succès en Allemagne, en France ou en Italie. Nous pourrions au moins proposer des solutions nouvelles et originales. Non, parce que nos politiciens et leurs cohortes de fonctionnaires sont tout simplement assis dans leur fauteuil. Les chômeurs mêmes deviennent en quelque sorte, chez nous, des fonctionnaires et si possible des chômeurs-fonctionnaires jeunes. Investissons dans l'éducation et la formation. Jusqu'à 25 ans, c'est le temps pour apprendre.