_ No 11 - automne 2000 Print

Ce n'est pas encore arrivé en Suisse !

Fichtre! Saperlipopette! Que non...que non... les chercheurs, les inventeurs, les artistes, l'art, la culture, l'invention, voire même l'utopie ne sont pas des causes qui sont soutenues dans ce pays.
Illuminés ! Nébuleux ! Abstraits ! Des qualificatifs qui sont fréquemment accolés aux peintres, aux musiciens, aux chercheurs, aux écrivains, aux inventeurs.

Combien cela coûte? Combien cela rapporte-t-il? Comment peut-on vendre ces machins? Y-a-t-il un potentiel fort de clients? Et les bénéfices, sont-ils importants ? Autant de questions qui viennent immédiatement à l'esprit du monde ou d'une partie du monde économique et financier.

Le monde politique s'intéresse-t-il à l'art, à la culture, à l'utopie, à l'invention? Que nenni puisqu'il s'agit d'une minorité et qui plus est composée de farfadets, de rigolos, d'idéalistes. Foin de ces contingences, la cause ne mérite même pas d'être défendue. Ce n'est pas pour cette poignée de voix que l'on va perdre son temps. Quant à verser des subventions mais vous n'y pensez pas? Elles serviront à quoi? Et puis les caisses sont vides alors ne dépensons pas à tort et à travers. Gardons cet argent pour des réalisations utiles par exemple...des giratoires.

Sont-ce des considérations farfelues? Sont-ce des rêves? Que non, que non, il s'agit bien de la réalité. Il s'agit bien du discours le plus courant. Heureusement que l'on rencontre quand même quelques défenseurs de ces confréries. Mais ils ne sont pas la majorité. Où va un pays qui n'a plus de rêves, plus d'illusions, plus d'utopie? Que laissera dans l'histoire, un pays qui ne s'intéresse que du bout des lèvres à la gastronomie cérébrale? Surtout ne nous méprenons pas, il ne s'agit pas de faire de l'élitisme mais au contraire de s'ouvrir au plus grand nombre. Il faut surtout penser aux générations futures, à notre jeunesse actuelle. La vie n'est pas que recherche de profits, fric, capitalisme et cours de la bourse. Elle est aussi rêves, imaginaire et n'ayons pas peur de répéter ce mot: UTOPIE.

Mais alors que pouvons-nous faire pour les inventeurs ?
Combien d'idées, de projets restent en l'état faute de moyens? Ne faudrait-il pas lancer une campagne de sensibilisation pour recueillir des fonds pour la création d'une fondation par exemple? Par ce biais, il serait aussi possible de sensibiliser le public sur le rôle des inventeurs. C'est certainement insuffisant de n'aborder ce thème qu'une fois par année lors du Salon des inventions. Sans ces nouvelles idées le monde n'avancera plus, il ne fera que stagner, voire reculer.

André Sprenger

Il faut que rapidement l'on puisse dire: c'est ENFIN... arrivé en Suisse...