EDITO
Enfin un pied dans le troisième millénaire. Dans les années soixante, des visionnaires imaginaient l'an 2000. Ils se sont plantés grossièrement. Les voitures ont toujours des roues. Les trains ne sont pas suspendus. Nous ne mangeons pas des pilules. Il n'y a pas de villes sous la mer. La faim n'a point disparue de la planète.
Il n'y a pas de gouvernement mondial, ni de langue universelle. Aucune ville n'est sous serre et l'énergie géothermique n'est pas utilisée. Les robots n'ont pas encore pris en main les tâches rébarbatives. Nous ne sommes pas tous sveltes et habillés de combinaisons seyantes. Les rêves sont loin d'être réalisés.
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La médecine a fait des progrès impressionnants. La somme philosophique est géniale. La connaissance est disponible, accessible, de partout en tout temps. Pourtant l'homme n'a pas encore appris à être. Des structures énormes sont mises en place, dans nos sociétés occidentales, pour combattre des phénomènes épidermiques. La faim frappe encore un milliard de personnes dans le sud. Nous payons pour détruire nos voitures et nos frigos en état de marche. L'Afrique récupère les boîtes de fer blanc. Les catalogues de Hong Kong offrent tous les gadgets de la planète. L'eau potable se fait de plus en plus rare dans les régions pauvres. Où sont les visionnaires ? Où sont les futurologues ? Quel monde osons-nous projeter pour 2010, pour 2020 seulement ? Tous les économistes vous dessinent le yo-yo de la bourse mais aucun ne vous annonce la fin de la faim. Est-ce compatible ?
Le siècle de Périclès était un âge d'or. Depuis de nombreuses civilisations et faillites de systèmes de penser se sont succédées. L'innovation pourrait aussi se manifester en politique, en économie et en philosophie appliquée. Internet, la bourse du savoir ? Tous les espoirs.
Narcisse Niclass
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