_ No 13 - printemps 2002 Print

Transléman une région active

Afin de mettre en évidence une région, la tendance est de prendre le microscope afin de ne voir plus que le bout de ses chaussures. Pourtant avec la photo-satellite, les angles de vue devraient s'ouvrir ! Quand Claude Nicollier relate ses escapades extra-terrestres, sur les diapositives, le Lac Léman apparaît tout en brillance, tel un croissant au coeur d'une région dont les frontières n'existent pas.

Genève est le cerveau d'une vaste contrée dont les centres sont multiples. Tout un réseau à construire et à développer.

Ces dernières années, les luttes sur l'axe Genève - Zurich semblaient avoir tourné en faveur de Z. Les derniers événements économico-politico-fiasco sont plus qu'un signe. Il ne suffit pas de parler le Schwitzer-tütsch pour comprendre, diriger et maîtriser le changement. Répéter à longueur d'année que les temps changent, que le monde change et raisonner comme un dinosaure, fût-il sorti de la Hochschule de St-Gall, ne suffit plus. Gérer en période de crise, ça s'apprend mais encore faut-il que l'orgueil ne vous éblouisse pas trop. Maintenant, si le froid souffle à l'Est, il ne faut pas croire que La Sarine nous mettra à l'abri. Il est temps d'arrêter de causer et de se mettre à construire son réseau de relations avec les partenaires qui nous sont proches.

L'Arc lémanique, dans des études américaines, apparaît nettement comme un puissant pôle de formation universitaire. En tête de liste derrière Oxford et Cambridge. Certes les Américains sont souvent sommaires dans leur survol de la planète mais… saisissons cette ouverture. Si des bases existent, pensons au CERN où justement est né le Web, une volonté devrait être affirmée et utilisée comme levier de développement.

En France, les départements ont des tailles critiques valables. Les cantons suisses sont des nains, avec des atouts, mais des nains. A quand la création d'une Chambre économique romande avec des succursales ? A quand la mise en place d'une Assemblée romande des universités, hautes écoles et autres écoles supérieures afin de fixer les stratégies sur le plan régional. Ces entités devraient être libérées de la politique pour travailler comme une entreprise avec des objectifs et des moyens. La vision devrait être de 10 à 20 ans au maximum, afin que les responsables soient sous contrôle et justement responsables de leurs choix. Si la Romandie se renforce, enfoncée comme un coin dans la France, elle pourra mieux collaborer avec son voisin qui offre d'énormes potentialités.

Nous croyons que les Suisses alémaniques nous ménagent, nous chouchoutent. Nous pensons que les Tessinois sont les plus aimés de la planète. Cette vision bucolique du grand frère qui aide le cadet est un leurre. Par le passé, nous n'avons pas été assez critiques envers nos cadres bâlois et zurichois et ils ont atteint leur niveau d'incompétence. Nous en payons tous le prix. Swissair n'est qu'un exemple. Genève peut devenir un nouveau Port de Bâle pour toute la Suisse et être la nouvelle ouverture helvétique sur le large.

Think different ! Think global ! Think IT ! Connecting people. Our challenge is life ! New generation ! Come to where the flavor is.  Time changes everything.

« Le Léman, une région »

Est-ce qu'un slogan publicitaire ?