Notre incohérence à vouloir tout embrasser conduit parfois à des solutions banales. Nous n'avons pas de critères pour diriger nos actions. Parfois, faire une erreur et apprendre que c'est une erreur, est un progrès. Mais nous n'osons pas. La Genève internationale est un port franc dans le monde mais nous ne savons pas utiliser les potentialités de cette plate-forme.
Notre entrée récente dans l'ONU changera peut-être un peu cette mentalité de grande prudence.
Plus grave, nous peinons à nous adapter au monde qui change. Nous dormons sur nos lauriers, qui poussent souvent malgré nous, et les sirènes des futilités nous bercent comme des naïfs.
Peut-être avons-nous la presse que nous méritons ? Est-ce que vous avez fait le compte des pages publiées sur la lamentable gestion du projet Expo.02 ? De pauvres esprits se soucient de l'avenir de Nelly et de son équipe de managers inutiles. Alors que l'Expo sombrait sous les marteaux des démolisseurs, nos règlements helvétiques jetaient Kurt Wütrich en Amérique. Kurt Wütrich a le défaut d'être hors normes mais d'avoir 64 ans.
Ce savant, docteur en philosophie, en pleine forme, actif, productif, vient de recevoir le Prix Nobel de chimie. Passionné par son job, il n'envisage pas la retraite alors que son cerveau est au top. Résultat, à partir du 1er avril 2004, c'est en Californie qu'il poursuivra ses recherches. C'est un mauvais gag suisse mais une triste réalité. Une perte pour l'EPFZ. Un bénéfice pour les Etats-Unis.
Des chercheurs qui cherchent on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche. Bravo la Suisse !
Narcisse Niclass
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