_ No 15 - printemps 2004 Print

L'innovation en politique

A part les empires et quelques civilisations exotiques, nous ne sommes pas habitués à voir chavirer des sociétés. L'application de l'idéologie communiste est un cas unique: en moins d'un siècle une théorie économique a été épuisée. A l'Ouest, nous savons, maintenant, éviter les révolutions pour les remplacer par l'évolution.

En Suisse, il est urgent d'évoluer.

Il est bien de parler d'innovation

Les politiciens récupèrent facilement les thèmes à la mode. Parfois c'est un piège. A la fin, il faut bien faire un constat et seule l'économie donne des réponses concrètes. De théorie en théorie, les alternatives sont multiples et se contredisent souvent. Innover en politique, c'est aussi savoir reprendre les bonnes vieilles recettes. La démocratie et les finances publiques étaient déjà discutées dans l'Antiquité. Périclès, 450 ans av. J.-C. était un novateur. Il ouvrit les charges de la magistrature à tous et lança déjà un programme de grands travaux pour dynamiser la Confédération de Délos.

Chez nous

Dans une société avancée où le partage de l'information est instantané, l'innovation n'est pas un discours. Il faut tenir sur la durée et la réalité rattrape les politiciens de cantine. Séduire est facile. Conduire le char de l'Etat d'une main sûre est plus difficile. Après le grand mythe de la croissance "zéro" tout le monde est d'accord sur le fait qu'il faut relancer la machine. Nos résultats, en comparaison de ceux des pays de l'OCDE, sont plutôt faibles. Ce constat révèle une certaine urgence à changer de cap mais le virage implique un certain courage, une vision.

Une solution

La consommation des privés, des ménages, est un élément primordial pour relancer l'économie et réveiller le marché intérieur. La politique économique doit s'occuper de l'orientation des flux monétaires et tout changement implique aussi des modifications de comportement. Nous avons prochainement en Suisse, la possibilité d'exprimer notre volonté par un vote populaire, pour choisir une "baisse d'impôts". Curieusement, un tel objet entraîne doutes et tergiversations. Pourtant les enjeux sont importants et les avantages évidents.

- La réforme du droit de timbre rendra notre place financière plus concurrentielle et favorisera surtout les PME. Tout le monde est d'accord avec ce point.

- Favoriser l'accès à la propriété du logement s'impose. En tête des pays riches, notre population est en queue de peloton pour la propriété de son propre logement. Nous sommes un peuple de locataires et manquons d'appartements. Cette mesure serait judicieuse et porteuse.

- Une baisse d'impôts pour la classe moyenne est un point capital car c'est, dans notre pays, la classe la plus importante. Ce choix réveillera les motivations des patrons, des indépendants et des cadres moyens qui, ces dernières années, ont été les victimes de la progression à froid.

Le bon sens

Ces dernières années, les charges ont augmenté davantage que le revenu, réduisant le pouvoir d'achat des consommateurs. Cette ponction est nuisible à la consommation et toute l'économie en souffre.

Relancer le commerce en baissant les impôts peut paraître une solution facile mais ça marche.

En donnant cette impulsion positive et durable à toute l'économie, à la fin, l'Etat augmente ses recettes. Les impôts sur la consommation rempliront les caisses grâce au dynamisme retrouvé. La majorité choisit...

NN