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COFFA FEBCO: un sigle de plus, que se cache-t-il ?

La coffa est une association sans but lucratif, qui regroupe les personnes ou institutions actives ettou concernées par la formation des adultes. Ce sont essentiellement des formateurs et des institutions de formation. Ses buts visent l'amélioration de la qualité des formations, les échanges entre formateurs et la représentation de ceux-ci.

 

Entretien avec André Dousse, Président de la COFFA.

La Suisse, pays des associations, la COFFA a-t-elle sa raison d'être ?

Pour moi c'est une évidence. Mais c'est une question que j'adresse aux formateurs.

L'assemblée de la COFFA est-elle représentative du monde de la formation d'adultes dans le canton de Fribourg ?

Partiellement, cela pourrait être mieux. Les institutions publiques et privées sont bien représentées, mais malheureusement les Alémaniques sont moins actifs que les Romands.

La COFFA est née il y a 10 ans déjà. Qu'est-ce qui a changé dans le paysage fribourgeois de la formation d'adultes ?

a crise a perturbé le paysage de la formation des adultes. Le chômage a conduit à la prescription de très nombreux cours, mais la motivation n'est pas toujours là. Ce qui a induit une baisse de niveau des formations. Ces nombreuses prescriptions ont suscité une offre de cours abondante et la création de centres de formation pas toujours à la hauteur. Aujourd'hui, trop de monde (aussi bien particuliers qu'entreprises) confie au chômage la tâche de la formation continue. Ce n'est pas son rôle.

La formation est l'une des tâches essentielles de l'Etat, quelles sont les relations entre la formation continue souvent privée et l'Administration ?

Notre rôle essentiel n'est, à mon sens, pas suffisamment pris en compte. On ne nous consulte pas assez. On nous impose des choix, et souvent le premier regard est à priori suspicieux. Des contrôles oui, trop de règlements non.

Actif dans la formation des adultes depuis 20 ans, quel regard jetez-vous sur les évolutions de la formation d'adultes à Fribourg?

J'ai l'impression d'une déresponsabilisation des acteurs. C'est peut-être un trait de notre société. Mais ça me gêne, je souhaiterais qu'on encourage davantage en fixant des objectifs. II y a de très bonnes idées, de belles initiatives, mais elles s'épuisent vite faute de soutien ou de vision. Cela vaut aussi bien pour des institutions que pour les personnes qui se forment.

Une association privée comme relais officiel c'est typiquement helvétique, est-ce une bonne solution ?

Ce n'est pas l'idéal mais c'est ce que nous avons. Nous sommes consultés mais pas forcément écoutés. C'est à nous d'agir pour être plus crédibles.

En septembre, lors du Festival de la Formation, la COFFA tiendra son assemblée générale. Vous remettrez votre présidence, quels souhaits avant de passer le témoin ?

Le bénévolat demande un engagement constant. Nous avons ces dernières années renforcé notre comité et nous travaillons sur objectifs. Ce travail dans l'ombre porte ses fruits. Notre association accroît sa présence et sa visibilité. Je souhaite que ces nouvelles bases permettent à l'avenir un accroissement de nos rencontres, et l'instauration d'un authentique dialogue avec les pouvoirs publics. II y a du travail.

La question que vous aimeriez entendre ?

II y en a trop, mais j'en retiendrai quand même une. Quelle est la place de la formation des adultes dans notre société ? C'est une place essentielle, sans laquelle nos sociétés ne peuvent pas fonctionner. Nous devons donc penser la formation des adultes dans un contexte élargi, en impliquant chacun, y compris le monde économique qui réclame des compétences, mais qui souvent se désengage. II y a là un débat urgent que je souhaite ouvrir car les administrations n'auront pas les solutions. Quand dans la formation on constate un manque, il faut 10 ans pour corriger et les dégâts sont énormes. Nos élus ont souvent tendance à dire que tout va bien...

www.coffa.ch

André Dousse, Président