_ No 17 - printemps 2006 Print

L'année du microcrédit... et ensuite ?

Le besoin apporte des solutions. Comment travailler avec la finance dans une économie précaire ? En travaillant avec les pauvres. Si le principe de proximité dans la banque est ancien, avec le développement du système bancaire, le petit crédit est devenu un crédit à la consommation. Mais on oublie que de jeunes créateurs d’entreprise peuvent avoir besoin d’un petit montant pour un investissement. Consommer ou semer, ce n’est pas la même approche. Narcisse Niclass

Microcrédit

L’idée n’est pas nouvelle. La parabole des serviteurs qui reçoivent des talents est une leçon d’économie appliquée. Toutefois, le concept de microfinance a été codifié et modélisé par Muhammad Yunus qui fonda, en 1976, la «Banque des pauvres». Son expérience pratique a démarré en 1983, au Bangladesh. Grâce à son livre «Vers un monde sans pauvreté» l’idée a été multipliée avec succès. Après les expériences dans les pays les plus pauvres de la planète, le concept a pris de l’ampleur également dans les pays industrialisés.

En Suisse

En 1998, Georges Aegler, à 87 ans, a été le premier à promouvoir l’utilisation du concept du microcrédit en créant l’association ASECE (Association Solidarité Et Création d’Entreprise). Il s’est souvenu de ses difficultés en affaires et de la chance qu’il avait eu d’obtenir confiance et ligne de crédit. En 2000, grâce à la générosité de donateurs toujours plus nombreux, l’association a constitué la Fondation ASECE – Georges Aegler. Le comité de fondation a tenu à perpétuer ainsi le nom du généreux initiateur.

En reconnaissance de l’intérêt de son activité et de ses résultats, la commune de Lausanne, sur l’initiative de sa municipalité, a participé d’une manière significative au capital de dotation. La Fondation de la famille Sandoz, la Loterie romande et d’autres mécènes désirant garder l’anonymat, ont augmenté le capital, porté aujourd’hui à 800’000 francs.

En l’année 2005, déclarée par l’ONU «Année internationale du microcrédit», l’activité de la fondation n’a cessé de se développer. En cinq ans, plus de 720 dossiers ont été analysés et les demandes augmentent rapidement, puisque leur nombre a doublé durant le dernier semestre écoulé. Tout en reconnaissant le travail accompli, les grands argentiers des cantons de Genève et Vaud n’ont pas encore participé au capital de la fondation. Cette attitude est en contradiction avec le langage des politiques qui souhaitent stimuler la croissance par la création de nouvelles entreprises et la diminution du chômage.

L’acquis

L’action de la Fondation ASECE Georges Aegler démontre que des personnes de milieux modestes sont capables d’avoir des projets intéressants et de les réaliser avec un petit capital, un encadrement et un suivi par des bénévoles compétents. Les idées des pauvres ne sont pas de pauvres idées. Il faut fournir les moyens de les mettre en œuvre.

La microfinance n’est pas une œuvre de bienfaisance

C’est un outil financier développé dans le monde entier. Son but est de mettre en fonction un secteur bancaire ouvert à tous. Cette résolution a été confirmée à la Conférence internationale des ONG sur la microfinance, réunie le 21 juin 2005 à Paris. Elle invite les responsables des institutions internationales et les décideurs économiques à être innovants. L’accès universel aux services financiers de base est nécessaire à une croissance équitable de l’économie mondiale. C’est un pilier fondamental pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement.

Le futur immédiat

La Fondation ASECE - Georges Aegler fonctionne à satisfaction à Lausanne, depuis 1998. Des prêts ont été accordés dans tous les cantons de la Suisse romande. L’IRO mentor club entretient des relations avec Georges Aegler depuis 1999 déjà.

Le 15 juillet 2005, une nouvelle étape a été franchie

En lançant un «Point Créateurs» à Fribourg, l’IRO mentor club réalise une antenne fonctionnelle de la Fondation à la route des Daillettes 2a (FCI Informatique). Chaque jeudi, de 17 à 19 h, l’accueil et le conseil sont assurés gratuitement. Les futurs indépendants ou chefs d’entreprise peuvent aussi venir sur rendez-vous pour déposer leur dossier.

La Suisse romande a une avance dans l’utilisation pratique de la microfinance. La Fondation ASECE & l’IRO Mentor club cherchent des fonds pour répondre aux demandes toujours plus nombreuses.

«Si nous mettons plus de projets sur le chemin du succès nous contribuerons à la création d’emplois. C’est une réponse au chômage. La croissance reprendra ainsi l’ascenseur.» déclare Marcel Schmid, expert-comptable et président de l’IRO mentor club. Soutenez l’ASECE à Lausanne et son partenaire à Fribourg, l’IRO mentor club. Tout le monde parle de l’innovation, passez à l’action et rejoignez ces équipes pour construire un nouveau modèle.


Route des Daillettes 2a, CH-1705 Fribourg

www.invention.ch/pointcreateurs/

Rue Pré-du-Marché 23, CH-1003 Lausanne

www.asece.ch