Lancement réussi
Le lancement d’une entreprise repose toujours sur plusieurs points forts. D’abord, il y a des entrepreneurs, menuisiers de profession, qui ont besoin d’indépendance. Ensuite Georges Aegler a été le coup de pouce en cautionnant un crédit. Conquise par le projet, une fiduciaire a apporté une aide bénévole dans la phase de démarrage. Volonté, savoir-faire, moyens et confiance étaient les ingrédients du projet. L’esprit novateur et combatif des partenaires a engendré une vraie entreprise. Des postes de travail durables ont été créés. Pour Georges Aegler, cette expérience lui rappela le livre de Muhammad Yunus : Vers un monde sans pauvreté. Yunus raconte l’histoire de la Banque des pauvres fondée en 1977 au Bangladesh. Chez nous, des chômeurs, de jeunes entrepreneurs et des personnes en réorientation de carrière ont aussi besoin d’un prêt et de conseils. C’est pourquoi l’Association Solidarité Et Création d’Entreprise est née en octobre 1998.
Un caractère
J’ai rencontré Georges Aegler, pour la première fois au printemps 1999, en ma qualité de président de l’Association Suisse Invention Romande (ASIRO). L’entretien fut très direct. Il m’a demandé : «De quoi vos inventeurs ont-ils le plus besoin?» Tout aussi sec, j’ai répondu : «De dollars» Il m’a envoyé: «Vous auriez dit autre chose, je vous aurais dit adieu. Il faudra qu’on se revoie.» En janvier 2000, nous avons travaillé ensemble à l’occasion du Salon Entreprise à Lausanne. A cette occasion, j’ai écrit dans un texte de présentation de l’ASECE: «Les idées des pauvres ne sont pas de pauvres idées». Il a trouvé cette formule originale, aussi il a tenu à faire un don pour soutenir notre revue. Il a versé mille francs en disant: «Les bonnes idées ont un prix». Nous avons gardé des contacts suivis. Il a répondu à de nombreuses sollicitations pour des conférences, des discussions. Il refusait qu’on vienne le chercher en voiture. Il a reçu des dizaines d’inventeurs à qui il a évité des désillusions et la faillite. A 90 ans, il était plus vert que de nombreuses personnes qui voulaient être indépendantes.
Le Point Créateurs
En juin 2005, il m’avait appelé, un samedi, pour me dire «Ecoutez, nous avons fait beaucoup de choses ensemble mais maintenant il faut arrêter avec les conférences. Il faut mettre en place du concret. Il faut organiser un accueil à Fribourg. Mon travail commence à intéresser la Suisse allemande et nous devrons bientôt franchir la Sarine.» En deux entretiens et quelques téléphones, à 94 ans, il avait tout réglé. Le 15 juillet, il était présent à la conférence de presse pour rencontrer quelques personnalités et baptiser notre Point Créateurs. Maintenant, nous sommes ses obligés et le concept a de l’avenir en Suisse.
En 2006, l’idée grandit
Tout en se battant contre une maladie sournoise, à 95 ans, avec son esprit combatif, il tenait à finaliser quelques projets. Disponible pour les médias, il savait communiquer sa philosophie. Il relevait bien que l’idée était passée du Sud au Nord et que nous avions quelque chose à apprendre en Suisse: le développement du microcrédit. En 2007, des antennes qui informent et accueillent les demandeurs de crédit sont ouvertes dans les cantons de Vaud, Fribourg, Genève, Neuchâtel, Valais, Berne et du Tessin.
En février 2007, Georges Aegler est décédé à 96 ans. Ses idées vont durer et la Fondation ASECE Georges Aegler, à Lausanne, connaît sa mission. NN
POINT CREATEUR
FCI Formation & Conseils Informatiques
Rte des Daillettes 2a
CH - 1705 Fribourg
www.invention.ch/pointcreateurs/
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