_ No 19 - printemps 2008 Print

Kaléidoscope

On parle à jets continus d'écologie. N'a-t-on pas, lors de la dernière rencontre du Forum de Davos, balancé la nouvelle: «La Suisse est sacrée leader mondial de l'écologie». Pourquoi avoir choisi cette manifestation? Parce que cela permet à ces énergumènes de se donner bonne conscience et de cacher la misère qui tue des millions de gens sur la planète. Et comme à l'accoutumée cette nouvelle n'est accompagnée d'aucun commentaire. On a les médias que l'on mérite! Tout le monde sait que les politiciens se moquent éperdument de l'écologie. Pour eux seul compte le pognon. Alors écologie oui, mais avec réserve et pragmatisme. A la fin c'est madame et monsieur tout le monde qui payent.

On cause on cause !

D'écologie, il en fut également question lors des dernières élection de l'automne 2007. Tous les partis en firent leur évangile! Ce qui est détestable, c'est que ces politiques se servent avant tout de l'écologie pour exploiter la populace et lui vendre du vent.

Qui observe la situation a pu constater sans ambages que ces beaux esprits ont trouvé une nouvelle source de profits juteux pour l'Etat. Qui examine la problématique de la pollution constate que ce ne sont pas les PME, les petits commerçants qui polluent le plus, mais les multinationales et autres grands requins du commerce du pétrole et de l'industrie. Ce nouveau créneau leur permet également de vendre des kilos de vent, des paquets de mensonge. La planète connaît certains problèmes, c'est indubitable! Que la pollution existe et surtout qu'elle augmente, c'est incontestable, mais il faut garder la mesure et surtout ne pas se fier à toutes ces études contradictoires. Il faut en ce domaine éprouver avec sagacité le sens critique et s'informer à bonnes sources.

Les pauvres ont d'autres soucis

En affûtant sa réflexion une évidence s'impose. Pour faire de l'écologie, il faut disposer de moyens financiers. Ces problèmes sont des problèmes de riches. Pour une part importante de la planète, soit des millions de gens, ceux-ci ne disposant d'aucune énergie, leur parler d'écologie équivaut à leur demander de patienter afin de préserver notre confort. Il n'en demeure pas moins que cette situation ne doit pas nous inciter à fermer les yeux. Nous ne pouvons ni ne devons nous comporter comme si ce problème n'existait pas. Toutefois, cette situation relève avant tout du politique. Or là, c'est le désert, la pollution des cerveaux, l'incurie, l'incompétence la plus polluante. Et pourtant il y a lieu de prendre des dispositions pour assurer l'avenir de cette terre, faute de quoi nos enfants payeront la casse. Tout ceci doit se faire avec sagesse car il existe des preuves que certaines prédictions ne reposent sur aucun élément objectif. Les arguments avancés sont parfois comparables aux prévisions économiques ou assimilables aux horoscopes.

Economie et écologie

Mais il faut revenir à cette nouvelle économie pour laquelle l'écologie est une source de profits considérables. Elle sert de cache-misère et permet à une frange de l'industrie et du commerce d'augmenter les prix sous prétexte qu'il faut produire sainement. Nous assistons au développement d'un marché qui permet à de grandes entreprises de gruger le client. Ainsi, certaines grandes surfaces prétendent vendre des produits bio. Or, il est prouvé scientifiquement qu'une terre qui durant des années a été engraissée avec des produits chimiques ne peut plus, durant des années également, produire des produits sains. Il reste toujours des résidus de pesticide et autres saletés chimiques. Il est encore d'autres faits qui manipulent le consommateur. Ne voit-on pas depuis quelques temps des publicités télévisées pour ces produits qui rendent le consommateur obèse parce que bourrées d'additifs, colorants et autres saloperies? Parallèlement, ces mêmes saletés de publicité mettent en garde le chaland sur les risques encourus par la sur-consommation de ces déchets. Sur ces tromperies, pour amuser la galerie, on accole un petit message disant au téléspectateur-consommateur qu'il faut veiller à consommer des fruits et faire du sport. Mais les fruits et légumes mûrissent sans soleil et sont vendus à toutes saisons par ces marchands de mauvaise graisse et de cholestérol. Plus dédaigneux encore le fait que ces commerces font accroire que leurs prix sont bien inférieurs à ceux du petit commerçant, alors qu'ils entassent des sommes colossales en pressurant les producteurs. Pour se donner bonne conscience, ils mèneront des campagnes publicitaires en faveur de l'écologie dont ils se moquent éperdument. Et comme une partie du public est privée de sens critique, les menteurs se régalent.

Que faire ?

En premier lieu il faut garder son esprit d'analyse. Il est primordial que le chaland réfléchisse à ses réels besoins avant de se ruer sur des produits bons marchés parce que produits dans des pays où la main d'œuvre est payée avec un lance-pierre. Or, ces travailleurs ont également droit à une vie décente. Il faut également que le client se souvienne que toute production entraîne une pollution. Pour la défense de l'environnement chacun doit faire des efforts. Il n'est pas indispensable de produire des règlements et autres lois. Il suffit de développer l'éducation et de changer nos habitudes. Il est temps d'agir en être responsable. Il ne faut surtout jamais perdre de vue que nous ne recevons pas le monde en héritage de nos parents mais que nous l'empruntons à nos enfants.

André Sprenger - Journaliste RP