les errances
de la certification
Depuis l’inutile 9001:2000 (quality Management) jusqu’aux mortifères IWa
2:2007 et IWa 1:2005, visant respectivement l’éducation et la santé, c’est
l’ensemble du concept ISO et sa gamme tentaculaire qui doit passer à la
trappe. Le plus tôt sera le mieux.
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L ’International Organisation for Standar
dization (ISO), née à Genève en 1947,
se proposait à l’époque de déterminer des
normes industrielles acceptables par
tout afin d’éviter une mosaïque
de règles susceptible, dans
une perspective de mon
dialisation, d’entraver
la liberté du com
merce internatio
nal. Appliquant des
règles purement
économiques et
ultra libérales, ISO
menace aujourd’hui
d’uniformiser des
secteurs qui se doivent
d’échapper à une certifi
cation vouée à satisfaire une
rentabilité indifférente à l’humain
car ancrée dans le rationalisme et le
matérialisme le plus durs.
Un gadget dispendieux : le
Quality Management (SMQ)
I ssue du générique 9000, qui s’arroge
une vocation universelle (tous pays,
tous domaines), la norme 9001:2000
prétend détenir des règles globales as
surant une gestion de qualité dans tous
les domaines et tous les secteurs de
l’activité humaine. Pour peu qu’on l’exa
mine de près, toutefois, on ne tarde pas à
s’apercevoir qu’elle sert essentiellement à
enrichir à bon compte les sociétés qui la
proposent. Toute direction d’entreprise à
la hauteur est capable de se procurer les règles internationales de compatibilité, de
mettre sur pied des audits, d’assurer une surveillance efficace et une amélioration
régulière de la qualité, ainsi qu’un «feed
back» périodique de la part de la clientèle.
Quant à la certification, outre qu’elle pro
cède de l’inévitable américanisation des
activités (partie des systèmes normatifs
anglo-américains mis en œuvre durant la
deuxième guerre mondiale, ISO s’inspire
aujourd’hui des «guidelines» américains),
elle s’est imposée comme une nécessité
incontournable, sans laquelle il n’est plus
de reconnaissance de qualité possible. Un
mythe fort utile pour ceux qui ont compris
qu’en en faisant un réflexe de Pavlov, ils
n’épuiseraient pas avant longtemps une source de revenus d’autant plus facile à
entretenir qu’elle repose sur une illusion.
«Isoïsation» de l’enseigne
ment : une normalisation
orwellienne
Si le SMQ est surtout superflu,
IWA 2:2007 dénature le fondement
même de l’enseignement. La mission de
transmission des connaissances
et de la culture, essentielle
à la perpétuation de la
diversité humaine et
à la pérennisation
des identités, est
remplacée par «la
construction de
processus d’in
tégration durable
basés sur les capa
cités et les besoins
individuels». Ce qui
est visé est la consolida
tion d’une immigration pla
nétaire qui, à terme, permettra
d’éradiquer les nations européennes
et leurs richesses civilisationnelles au
profit d’une masse indifférenciée (intégrée
via un minimum éducatif normalisé) et de
communautarismes en état de guerre la
tente. L’accent mis sur l’individu et sur des
«valeurs éducatives universelles» est bien
dans la ligne d’une occidentalisation glo
bale. De même que les Droits de l’Homme
(de quel Homme désincarné s’agit-il?),
outil dont les plus forts se servent pour
piller la planète, les normes éducatives vé
hiculées par IWA 2:2007 n’ont qu’un but:
formater des générations d’exécutants
incultes et déracinés qui, comme Winston
Smith dans 1984 d’Orwell, finiront par
aimer le système qui les exploite.
Michel Bugnon-Mordant,
professeur émérite,
géopolitologue
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