Avenches - Thermoréseau peut chauffer la ville à distance et au bois Un projet de 1997 est dynamisé par Lothar. La recherche des intéressés souhaitant se chauffer au réseau à bois est sur le point de commencer. L'idée n'est pas née sur les cadavres sylvestres laissés par l'ouragan Lothar, comme solution d'urgence pour recycler les déchets des immenses quantités de bois à débarrasser des forêts. Thermoréseau, projet avenchois de chauffage à distance, doit simplement à la catastrophe naturelle un coup de pouce intéressant. Une garantie d'approvisionnement pour les prochaines années. L'idée d'installer un serpentin souterrain, livrant l'énergie véhiculée par une eau portée à une température de 100o C dans une chaudière à bois, remonte en fait à 1997. Elle est le fruit des réflexions de l'Avenchois Eric Bardet. Chef d'exploitation de la scierie du Pré-Vert, Eric Bardet se trouvait alors confronté au problème croissant de l'élimination des copeaux de bois, considérés comme des déchets industriels lorsqu'ils sont produits en dehors de la forêt. L'Avanchois s'est assuré l'aide de Jean-Baptiste Knopf, de Donatyre, qui dirige une entreprise d'importation d'éléments de chauffage. Les deux hommes se défendent fermement de chercher leur intérêt direct dans l'aventure : " Il s'agit avant tout d'un défi " soutient Jean-Baptiste Knopf. " Le chauffage au bois est une solution d'avenir dans la mesure où une redevance sur les énergies renouvelables est en vue. C'est une énergie qui ne dégage pas plus de CO2 que le bois pourrissant en forêt. Nous n'avons pas compté nos heures pour mettre le projet sur pied. " Etude concluante Dans un premier temps les deux hommes ont soumis un questionnaire d'intérêt aux entreprises et à la commune. Après s'être engourdi durant l'année qui a suivi les élections municipales, le projet s'est réchauffé l'an dernier avec la création d'un groupe de travail incluant des municipaux et des industriels avenchois. L'achèvement d'un rapport de faisabilité, en autonome, lui a rendu ses couleurs. Réalisé par le bureau lausannois Scheidegger, en lien avec l'Office cantonal vaudois de l'énergie, l'étude précise le contour du projet. Première certitude, selon Eric Bardet, la quantité de déchets valorisables par incinération semble suffisante. Les bois du district ont de l'écorce à revendre et de nombreuses entreprises de la Broye et d'ailleurs se débarrasseraient volontiers de leurs plaquettes de bois de cette manière. Masse critique à trouver Dans la simulation réalisée par Thermoréseau, la chaudière serait installée dans un bâtiment à côté de la scierie du Pré-Vert. Le segment Collège Sous-ville-zone industrielle constituerait l'épine dorsale du système. Un décrochement remontant le long de l'avenue du Général-Guisan permettrait d'aller alimenter les bâtiments du centre-ville. Les coûts de chauffage annoncés pour une villa, y compris l'amortissement de l'installation et les frais d'entretien, sont alléchants : entre 8,5 et 12,5 ct. / kWh contre 20.3 ct. pour l'électricité, 15,7 pour le gaz et 14 pour le mazout. Les Avenchois auront la possibilité de se faire une idée de la solidité du projet le 30 mars prochain. Le groupe Thermoréseau organise une séance publique d'information sur le sujet à 20 h à l'auditoire du Collège de la Cure. Les initiateurs du projet espèrent convaincre un maximum d'habitants de se raccorder. Pour pouvoir tenir les tarifs annoncés, ils devront réunir une masse critique en thermes de clients représentant au moins 2,5 MW de chauffage. Le raccordement de plusieurs industries, des bâtiments communaux ou encore du collège pèsera d'un poids déterminant dans la balance. Selon un agenda idéal, les travaux pourraient débuter à l'automne 2001 et le réseau commencer à fonctionner au printemps 2002. FH La Liberté - 08.03.2000 |
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