Un inventeur simplifie le calcul de l'alcoolémie "Pour éviter les excès de vitesse, l'automobiliste dispose d'un tachymètre, mais d'aucun instrument pour savoir s'il est au-delà des limites tolérées pour l'alcool." Albert Münzhuber, 78 ans, chimiste reconverti en aubergiste à Belfaux, a mis au point une méthode simple et précise pour mesurer le taux d'alcool dans le sang. "Les appareils disponibles ne fournissent pas de chiffres vraiment fiables, puisqu'ils ne tiennent pas comptes de la résorption. En effet, si vous contrôlez votre taux après avoir bu, le phénomène de la résorption n'est pas encore pris en compte. De bonne foi, vous prenez le volant, alors que votre alcoolémie peut encore augmenter pendant un certain temps. Ce facteur est intégré dans les chiffres contenus dans notre réglette." Cet Alcostop, marque et modèle dûment protégés en Europe, n'intègre pas seulement la résorption, mais aussi le poids et le sexe du sujet. C'est beaucoup plus simple que d'utiliser la formule scientifique: quantité d'alcool consommé en gramme, divisée par le poids du corps et un facteur de 0,7 (pour les hommes) ou 0,6 (pour les femmes). Pour toutes les boissons alcoolisées courantes, la réglette donne une valeur. En additionnant les données qui apparaissent dans le voyant, on connaît son alcoolémie. "Le Conseil national doit encore se prononcer sur une baisse éventuelle de l'alcoolémie admise. Mais la plupart de nos députés ne savent même pas de quoi il s'agit, poursuit Albert Münzhuber. Qu'importe. Avec Alcostop, chacun peut calculer où il en est, puis décider s'il peut ou s'il veut prendre la route." L'inventeur ne diffuse pas lui-même cette réglette. Il vend des licences. Le Bureau pour la prévention des accidents en a acquis une, ce qui équivaut à une reconnaissance officielle. Migrol est aussi titulaire d'une licence. Mais des associations importantes, tel le TCS, n'ont pas voulu de cet instrument très utile à l'automobiliste. Sa Commission médicale préfère convaincre les conducteurs d'être totalement abstinents. "Les médecins du TCS se sont opposés. Ils prônent la tolérance zéro, qui ne tient pas compte de la réalité", commente l'inventeur, qui est à la recherche d'autres canaux de distribution. Nicolas Ruetsche, Le Matin, 14.02.2003 |
|