Barbara Polla, une self-made woman passionnée. Elle a mené de front vie familliale et vie professionnelle. Aujourd'hui, la libérale genevoise part en croisade en faveur de l'amnestie fiscale et se lance un nouveau défi: l'écriture. Elle a un je-ne-sais-quoi qui rappelle Brigitte Fossey. Son sourire! Ou peut-être sa coiffure. Mais ce qui frappe avant tout, c'est sa soif de connaître, son ouverture à l'autre et au monde, son enthousiasme. Elle s'intéresse à tout. Et tout ce qu'elle touche lui réussit. A presque 53 ans, Barbara Polla est une mère de famille comblée (quatre filles), médecin, cosmétologue réputée, galeriste en vue et politicienne accomplie. Aujourd'hui, elle explore une nouvelle voie: l'écriture. Dix-huit heures de travail par jour Tout ce que réalise Barbara Polla, elle l'entreprend avec un grand P comme passion. Ainsi, lorsque son père lui demande ce qu'elle veut faire une fois sa maturité en poche, elle répond: cheffe d'Etat en Amérique latine. Pourtant, elle ne suivra pas la filière des sciences politiques, mais celle de la médecine. Des études qu'elle paiera elle-même. Ce côté self-made woman, on le ressent fortement chez cette Genevoise qui travaille dix-huit heures par jour. Elle a en effet mené de front sa vie familiale et sa vie professionnelle. Passion encore lorsque à 24 ans la jeune femme médecin rencontre l'homme de sa vie, Luigi, médecin lui aussi. Et depuis ce jour-là, ces deux complices enchaînent projet sur projet. «Arrivée à la quarantaine, je me sentais déborder d'énergie», avoue-t-elle. Après un séjour aux Etats-Unis et plusieurs années à l'Hôpital Cochin de Paris, où elle dirige un programme de recherche, Barbara Polla crée avec son mari un institut de soins corporels (bientôt deux) où elle met à profit ses travaux. Toujours avec son époux, elle ouvre encore une galerie d'art contemporain, Analix Forever, qui donne sa chance aux nouveaux talents. Prises de position tranchées C'est aussi à cette époque que la Genevoise décide d'entrer en politique. Elle choisit la famille libérale, qui la pousse rapidement vers le National, où elle est élue il y a quatre ans. Très vite, elle se fait connaître par des prises de position tranchées. Son non à l'assurance maternité et son manque de sensibilité pour les transports en commun en irritent plus d'un. Aujourd'hui, Barbara Polla refait parler d'elle avec une initiative parlementaire sur l'amnistie fiscale. «C'est le moment idéal. Les Italiens ont accompli la même démarche. Mais pour que l'amnistie soit efficace, elle doit être incitative, générale, c'est-à-dire au niveau fédéral, cantonal et communal, et sans amende», explique Barbara Polla. Par souci moral, la libérale suggère toutefois de remplacer la pénalité par une taxe libératoire de 5% au maximum. Le produit serait réparti entre les cantons et les communes à raison de deux tiers et investi dans l'économie locale. Quant à la part de la Confédération (un tiers), elle serait affectée à la recherche et à l'enseignement supérieur et à l'innovation. Au milieu de toutes ses activités, Barbara Polla trouve encore le temps d'écrire. Les Editions de l'Aire vont publier deux textes dont l'un sur la nécessité libérale. «J'ai ressenti le besoin de rappeler que le libéralisme repose non seulement sur trois piliers fondamentaux, à savoir une vraie économie libérale, l'ouverture au monde et le respect des droits de l'homme, mais aussi sur un quatrième qui est celui du doute et du scepticisme, du laïcisme et du sens des réalités. Ce qui permet un équilibre constant et évite de sombrer dans l'idéologie.» Décidément, son besoin d'apprendre n'a pas de limite. Anne Dousse - Le Matin 19.02.2003 |
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