Io, le stylo qui garde en mémoire l'écriture... Encre et papier numériques pour ranger tous les manuscrits dans l'ordinateur. A l'heure de la rentrée universitaire, cette invention pourrait bigrement intéresser les étudiants branchés. Imaginez, en effet, prendre toute la journée des notes, et voir ses pages de cours en un instant bien s'ordonner dans l'ordinateur. Mieux encore, se transformer en textes dactylographiés. C'est la vocation de Io, le stylo numérique de Logitech, qui vient d'ajouter cet atout à son répertoire de possibilités. Les universitaires ne devraient pas être les seuls à s'y intéresser. Nombre de professions manient encore le crayon ou la plume avant la souris: dessinateurs, musiciens, avocats, médecins. D'autres impliquent de s'éloigner de l'écran pour remplir ou prendre en dictée des rapports. Et puis il y a toutes les personnes qui simplement préfèrent la danse de l'encre sur le papier au cliquetis des touches d'un clavier. Certes, Io ne ressemble pas à une plume d'oie. C'est même plutôt un gros stylo à bille. Mais, tout numérique qu'il soit, il est doté d'une mine à encre bleue ou noire. L'installation du logiciel est un jeu d'enfant, comme nous y a habitués la société romande célèbre pour ses souris de pointe. Io contient en fait une microcaméra numérique. Une brochure d'initiation familiarise avec l'usage du papier numérique, et éduque le stylo à reconnaître l'écriture de son propriétaire. La plume à mémoire est prête à l'emploi. Mais n'oubliez pas son bloc. La magie réside en effet dans les tout petits points - trois dixièmes de millimètre - qui constellent le papier numérique mis au point par le japonais Anoto. Comme Io peut mémoriser une quarantaine de pages avant de retrouver son socle et de déverser son contenu dans l'ordinateur, il est utile de remplir clairement l'en-tête et de cocher la fin de la page afin d'éviter une belle salade russe entre les manuscrits. Le cahier numérique Easybook a plusieurs usages. Ce sont les cases à cocher qui dirigent au bon endroit les documents captés par Io. Les pages blanches A4 lignées servent aux notes et aux dessins. Prenons l'exemple d'un croquis avec annotations. En cochant email au bas de la page, et après avoir inscrit une adresse électronique, le dessin est intégré dans un message aussitôt le contenu du stylo transféré dans l'ordinateur. Reprenons le croquis, mais cette fois en cochant note: c'est un document Word qui s'affichera à l'écran. En ouvrant le logiciel Io, nous pouvons nous livrer à des transformations plus intéressantes encore. Capturer au lasso une partie du texte ou du dessin permet de modifier la couleur et l'épaisseur du trait, d'insérer du texte, d'ajouter des éléments graphiques à main levée, bref de modifier la page autant que nécessaire. Le document ainsi obtenu peut à son tour devenir e-mail, entrée d'agenda, tâche ou autre. Et ce n'est pas tout. Les parties manuscrites peuvent se muer en caractères d'imprimerie. La récente mise à jour du logiciel Io a pour grand avantage de proposer une reconnaissance d'écriture. L'outil MyScript Notes se révèle d'une grande souplesse et d'une étonnante fiabilité. Même si votre style graphique donne des cheveux blancs à vos proches, MyScript Notes en reconnaîtra l'essentiel. Quant aux gribouillis non identifiables, il sera facile de les traduire en dactylo dans la fenêtre de conversion. Io peut aussi apprendre un jargon personnel ou des raccourcis, et s'adapte à plusieurs langues. Enfin, et non des moindres, l'outil de recherche permet de retrouver un mot manuscrit contenu dans les documents Io, pour autant qu'il soit potentiellement reconnaissable. Les pages bleues d'Easybook servent aux tâches à accomplir ou aux rendez-vous de l'agenda. Ils seront intégrés dans Outlook, à la bonne date, à la bonne heure et avec une alarme, si souhaité. Il existe également un petit bloc de Post-It (3M), doté de la même technologie Anoto, pour "coller" les pense-bête sur l'écran. Des petits papiers virtuels de tous coloris, aux textes modifiables en style, taille et couleur, avec insertion de photos et même d'une alarme. Enfin, si nécessaire, le contenu du stylo peut être protégé par un mot de passe. Bref, Io est un joli petit bijou. Le seul reproche qu'on peut lui faire est d'être un peu lourd et épais. Si vous devez écrire de nombreuses pages à grande vitesse, vous risquez quelques crampes dans la main. Et Io n'est pas encore prévu pour les Mac. Quant au prix du papier numérique, il revient à quelque 10 ct. la page. Pas de quoi se lancer dans la photocopie et ses résultats aléatoires. Stylo numérique Io, avec son socle support USB, adaptateur, cahier Easybook, bloc Post-It Notes, 5 cartouches d'encre, 299 fr. Logiciel MyScript Notes, à télécharger, 30 jours d'essai, 59 fr. 95. Cahier Oxford Easybook, 9 fr. 95 (96 pages). Carnet 3 M Post-It, 6 fr. 95 (30 feuillets). Marie-Antoinette Crivelli, La Liberté, le 05.10.2003 |
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