Les lauréates du Prix pour la créativité des femmes en milieu rural Venues du Salvador, du Zimbabwe, des Etats-Unis et d'Autriche, des lauréates du Prix 2003 pour la créativité des femmes en milieu rural ont présenté leur projet à Genève. La Fondation Sommet mondial des femmes, dont le siège est à Genève, a célébré, le 15 octobre dernier, le 10e anniversaire de son premier programme d'actions pour les femmes rurales, à savoir le "Prix pour la créativité des femmes en milieu rural". Elly Pradervand, directrice de la fondation, a rappelé que "ce prix attire l'attention nationale et internationale, sur le travail des femmes leaders et leur engagement à améliorer la qualité de vie en milieu rural. Leur contribution, en général méconnue, contribue au développement, à la sécurité alimentaire et à la paix." Ce sont 280 prix de 500 dollars US par lauréate qui ont été décernés durant cette décennie et 33 lauréates ont été récompensées cette année. Quatre d'entre-elles ont été invitées à venir présenter leur travail à Genève, lors de la remise de cette distinction. Venues du Zimbabwe, du Salvador, des Etats-Unis et d'Autriche, elles ont témoigné tour à tour de leur engagement, de leur efforts, de l'incompréhension rencontrée parfois dans la réalisation de leurs projets. Mais elles ont surtout tenu à faire partager la fierté et la reconnaissance de leur groupe de paysannes engagées dans une même démarche. Betty, du Zimbabwe, décrit avec une émotion très vive la situation de la majorité des jeunes filles victimes d'abus sexuels. Elle a créé un club dans lequel ces jeunes filles peuvent échanger leurs expériences traumatisantes, s'encourager et surtout dénoncer. Ce club est devenu si populaire que plus de cent autres se sont créés dans le pays! Ils regroupent plus de deux mille jeunes filles, leur donnant ainsi la possibilité d'envisager une nouvelle vie. Grâce à sa volonté, Betty a sensibilisé le pays tout entier sur la question des abus. Marta, du Salvador, a depuis la signature des accords de paix travaillé avec plusieurs coopératives de paysans. Elle a formé des adultes et des jeunes à la connaissance de la gestion du sol et de la qualité de l'eau. Elle leur a donné des conseils juridiques et leur a appris à gérer les conflits. Marta a créé comme elle aime à le rappeler une "culture de la paix". Thérésa, première lauréate des Etats-Unis est une Indienne américaine d'une des quatre ethnies indiennes survivant dans le Maine. Laissant son poste dans une multinationale pétrolière, elle a fondé l'Alliance des vanniers indiens du Maine. Grâce à des cours, à un effort de promotion important et à des ateliers de création, elle a fait renaître la vannerie, cet artisanat local, donnant un tournant économique à la vie de ces vanniers et un grand espoir. Maria lauréate autrichienne, a présenté l'Association des fermières de montagnes autrichiennes et leur projet original de "cabaret rural". Cette cérémonie de remise de prix 2003, empreinte d'émotion, de courage et surtout d'espoir, a permis de relever l'importance du travail des femmes en milieu rural, pas toujours bien défendu dans le monde économique actuel. De même l'on ne pourra pas diminuer la faim dans le monde et établir la paix si l'on ne reconnaît pas le travail de ces femmes, déterminées à améliorer la qualité de vie et la protection de l'environnement qui les entoure. Michèle Gougain, Agri, 24.10.2003 |
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