Une téléportation quantique réussie. Des scientifiques ont réalisé leur première opération sur une distance de deux km. C'est une première mondiale qu'ont réalisée des scientifiques genevois avec leur téléportation quantique longue distance: ils ont réussi à transférer la structure d'un photon sur un autre photon distant de deux kilomètres. Une découverte utile notamment dans le domaine des télécommunications. Jusqu'à ce jour, les essais de téléportation quantique ne se faisaient que sur de petites distances d'environ un mètre, indiquait l'Université de Genève hier dans un communiqué. Les chercheurs genevois ont réussi à transférer un photon entre deux laboratoires reliés par une ligne de fibre optique de deux kilomètres. L'expérience réalisée l'été dernier par l'équipe du professeur Nicolas Gisin, de la section de physique de l'université, est publié dans la revue "Nature" aujourd'hui. La téléportation quantique permet de transférer la structure d'un objet à un autre, mais pas sa matière, a expliqué le professeur. Le photon doit donc être présent au départ et à l'arrivée. Comme image, M. Gisin évoque la situation suivante: il faut se figurer un objet d'un côté, et une poussière de l'autre. La structure du premier passer dans la seconde au cours de la téléportation. On retrouve alors une poussière au départ et un objet structuré à l'arrivée. Autre élément à souligner, la structure du photon n'existe jamais en aucun endroit intermédiaire au cours du transfert. Cette propriété intéresse le secteur des communications, car elle permettra de faire passer une information entre un émetteur et un récepteur avec la garantie que le message ne sera par intercepté. A terme, cette technologie pourrait équiper de simples ordinateurs. Quant à la téléportation d'objets usuels ou d'être humains, le professeur genevois rappelle qu'elle reste impossible et inimaginable en l'état actuel des connaissances scientifiques. L'équipe du professeur Gisin a déjà connu une consécration scientifique ce mois. Le système de cryptographie quantique qu'elle a développé fait partie des "dix technologies qui devraient changer la face du monde" selon la revue américaine "Technology Review" du célèbre Massachusetts Institute of Technology. MIT, La Liberté, 30.01.2003 |
|