Dans le cadre du Grand Prix Rétro à l'EPFL, une journée de conférences est consacrée au véhicule du futur.

L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne dévoile les enjeux technologiques et socio-économiques de la voiture de demain.

Depuis 1988, le Grand Prix Rétro réunit quelque 450 véhicules et rassemble près de 20'000 personnes en une seule journée sur le site de l'École Polytechnique de Lausanne (EPFL). De nombreux propriétaires suisses et internationaux de véhicules anciens viennent exposer au grand public des spécimens rares de l'automobile. L'événement sera agrémenté, cette année, d'une journée de conférences baptisée High Tech Cars "Day". UniPoly, une association de jeunes ingénieurs de l'EPFL, initiatrice de cette journée, entend montrer de quelle manière la prestigieuse école technique lausannoise joue un rôle majeur dans la haute technologie liée au développement durable et au secteur de l'automobile. Quelles technologies s'imposeront dans un avenir plus ou moins proche? Quels progrès seront nécessaires d'un point de vue économique et social? C'est principalement à ces interrogations que le High Tech Cars "Day" tentera de fournir des réponses.

Du beau monde pour le développement durable.

Henry Ford a changé le visage de la société en rendant accessible à tous l'usage de l'automobile, ce qui a débouché sur deux concepts forts qui dictent l'économie mondiale depuis près d'un siècle: l'augmentation de la productivité et la société de consommation. Aujourd'hui, le défi majeur de l'automobile consiste à construire des véhicules propres et respectueux des hommes et de l'environnement. C'est ce que Toyota a compris. Le deuxième constructeur mondial d'automobiles présentera, lors de la manifestation, son modèle Prius, une voiture écologique, dont le fonctionnement a recours à un système hybride qui associe un moteur à essence à un moteur électrique à émission nulle. Cette voiture révolutionnaire, dont les commandes dépassent la capacité de production, est dotée d'un système de transmission à variation continue, permettant de parvenir à un niveau maximum de performances et à un niveau minimum d'émissions de gaz. Toyota tente par là de montrer qu'il est possible d'utiliser la voiture tout en contribuant à la protection de l'environnement, sans renoncer au plaisir de la conduite. 

Quel avenir pour le carburant?

Afin de mobiliser l'enthousiasme du public en faveur du développement durable, le professeur Stefan Catsicas, vice-président de la recherche à l'EPFL, ouvrira la journée de conférences par la présentation du projet "Solar Impulse". Lancé par Bertrand Piccard, ce défi consiste à effectuer le tour du monde en avion solaire par l'utilisation exclusive des énergies renouvelables, répondant ainsi aux sensibilités de notre époque. Ce projet sera utilisé comme une plate-forme de communication dans le but de stimuler la recherche scientifique dans le domaine de l'automobile, en ce qui concerne les matériaux composites et les moyens de capter et stocker l'énergie solaire.

La présence de Kompogas, premier distributeur de gaz naturel en Suisse, sera également déterminante. Cette société est l'une des meilleures entreprises innovatrices de l'écologie, utilisant des déchets organiques pour en faire du biogaz. Yves Membrez, représentant de Kompogas pour la Suisse romande, expliquera en quoi le biogaz constituera le carburant de demain. Ce type d'énergie a l'avantage d'être neutre en ce qui concerne les émissions de gaz carbonique. Parmi les autres intervenants, figureront des professionnels de la formule un, des personnalités politiques ainsi que des designers automobiles tels que Franco Sbarro. Ce dernier interviendra dans le domaine de l'ergonomie liée à la technologie. En effet, il ne suffit pas d'inventer des choses utiles, il faut encore les rendre utilisables et compréhensibles par les consommateurs. Il s'agit de donner une forme au fond technologique.

L'automobile: le pire ennemi du développement durable?

L'automobile est au centre du problème du gaspillage et de la pollution, dans la mesure où elle est le plus important objet de consommation et le moyen d'accès incontournable à toutes les formes de consommation de masse, explique Richard Bergerom, responsable des analyses stratégiques à l'Agence métropolitaine de transport. L'Amérique du Nord, qui représente 5 % de la population mondiale, consomme le quart de l'énergie produite sur la planète. La technologie présente diverses alternatives à l'utilisation de carburant pétrolifère pour les automobiles. Cette technologie constitue donc une menace, en tout cas à court terme, pour les cartels pétroliers, dans la mesure où la part du pétrole dans le bilan énergétique représente 40 % et la croissance de la demande pétrolière d'ici 2030 se situe autour des 60%.

High Tech Cars "Day" jeudi 27 mai 2004 à la Faculté SG (architecture) de l'EPFL.
inscriptions@ cars.epfl.ch info@ cars.epfl.ch

Levi-Sergio Mutemba, L'AGEFI, 11.05.2004