La pile à combustible étincelle au Forum européen de Lucerne Pas moins de 520 personnes se sont donné rendez-vous à cette sixième édition pour prendre congé du pétrole à l'avenir. Les piles à combustible font l'objet de recherches toujours plus poussées. C'est ce que les 520 participants représentant pas moins de 40 pays de tous les continents vont tenter de démontrer durant quatre jours, à l'occasion de la sixième édition du Forum européen des piles à combustible qui se tient depuis lundi à Lucerne. Le “European Fuel Cell Forum“ a eu lieu pour la toute première fois en 1994 à Lucerne déjà. Puis cette manifestation s'est déroulée chaque deux ans, pour se tenir cette année dans l'immeuble du Kultur-und Kongress-zentrum. Lors de la conférence de presse à l'intention des médias hier, le docteur Ulf Bossel, directeur du forum, a souligné l'arrivée de plusieurs nouveaux venus à la manifestation, comme les pays de l'Est, la Géorgie, la Thaïlande, Singapour, l'Inde, l'Egypte ainsi que la Bulgarie. Près de 34 exposants participent ainsi à cette édition. L'occasion pour eux de discuter des progrès scientifiques et techniques, de l'optimisation, de l'organisation, de l'utilisation et de l'avenir de ces nouvelles technologies. Leurs produits, comme les piles à combustible, l'hydrogène, les réacteurs nucléaires de nouvelle génération, les carburants de synthèse issus de la biomasse ainsi que les techniques de capture et de séquestration du CO2, aspirent tous à la lutte contre l'effet de serre et les émissions de CO2. Une préoccupation qui sera également au centre de deux conférences internationales. Le chauffage technologique et écologique de Sulzer Hexis Parmi les exposants, citons la division Sulzer Hexis du groupe industriel zurichois. Elle présente dans son stand un modèle de chauffage à piles à combustible en présérie, le “HXS 1000 PREMIERE“, conçu pour les maisons individuelles. Avec cet appareil, Sulzer Hexis a réussi à développer un système pour des opérations avec du gaz naturel couvrant non seulement la demande en chauffage, mais également les besoins électriques de base d'une maison familiale. La décentralisation de l'électricité et du chauffage généré (cogénération), un haut rendement électrique ainsi qu'une efficacité générale élevée, une pollution faible contribuant à la réduction de CO2 (facteur de réchauffement climatique), des opérations silencieuses et l'intégration à des infrastructures existantes font partie des avantages de la technologie de systèmes de piles à combustible de Sulzer Hexis. L'obtention du certificat de la Commission européenne en 2001 pour le “XHS 1000 PREMIERE“ a été un pas en avant dans le développement et la commercialisation de cette technologie. Ce système de chauffage à piles à combustible est actuellement en test Suisse, en Allemagne et en Autriche. La révolution de la céramique sous haute chaleur L'inconvénient majeur des piles à combustible traditionnelles type SOFC (Solid Oxid Fuel Cell) composées de liaisons métalliques en nickel - relève justement de ces liaisons qui s'oxydent et se détériorent à haute température. Cet effet réduit considérablement le rendement des piles, celles-ci étant alors contraintes de ne fonctionner qu'à des températures comprises entre 700 et 800 degrés Celsius. Un problème résolu dès le moment où les piles à combustible sont entièrement composées de céramique à laquelle on ajoute un oxyde inorganique à base de calcium. En effet, la puissance ainsi générée est cinq fois supérieure à celle des piles à combustible traditionnelles. De plus, ce nouveau type de piles peut fonctionner pendant 2000 heures sans interruption. La division “Ceramics“ de la société suisse EMPA, également présente au forum de Lucerne, est justement active dans le domaine des hautes performances des céramiques. Par la synthèse des matériaux en céramique, le développement de processus technologiques, l'optimisation de matériaux pour des applications distinctes et l'examen des matériaux et des dispositifs en céramique, EMPA est capable de tester des matériaux et des pièces à des températures pouvant aller jusqu'à 1650 degrés Celsius. Elle s'est d'ailleurs donné pour mission d'élargir l'étendue des applications pour la céramique de pointe à toute l'industrie. Les voitures à air comprimé débarquent Plusieurs nouveautés sont exposées. Mais l'innovation la plus concrète, visuellement parlant, est sans aucun doute celle de la société luxembourgeoise MDI entreprises. Cette dernière présente en effet une gamme de voitures urbaines et suburbaines dont la particularité première est de fonctionner à l'air comprimé. La société fonctionne comme concessionnaire et constructeur, puisque les deux modèles de voitures présentés, la CityCAT's et la MiniCAT's, sont en vente sur le lieu même de leur fabrication. Les principales caractéristiques communes à relever sont un châssis en fonderie et tubes d'aluminium collés (rigide, léger et inoxydable) et une vitesse maximale de 110 Km/h. Et pour échapper aux canicules estivales, elles disposent toutes les deux de l'air conditionné de série. Concernant la CityCAT's en particulier, son autonomie en cycle urbain est de 200km, ou 240 km à 60 km/heure. Elle est également disponible en pick-up et ses dimensions sont de 3,83 mètres pour la longueur contre 1,72 mètres de large, avec six places disponibles. Quant à la MiniCAT's, qui ressemble fort à la Smart, celle-ci offre trois places pour une longueur de 2,65 mètres et une largeur de 1,62 mètres. S'agissant de son autonomie en cycle urbain, elle est de 150 kilomètres, ou 170 kilomètres à 60 Km/heure. Le European Fuel Cell Forum, pour qui la présentation de l'automobile à air comprimé est une première, met un accent tout particulier sur l'importance de cette innovation pour le futur de l'environnement. L'Agefi - 30 juin 2004 |
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