Le projet Solar Impulse au Salon International des Inventions C'est en première mondiale au Salon International des Inventions, des Techniques et Produits Nouveaux de Genève, que sera présenté le nouveau projet de Bertrand Piccard : le tour du monde en avion Solaire «Solar Impulse». Après la grande aventure humaine de Breitling Orbiter 3, il s'agit cette fois de marquer l'histoire des transports et du développement durable : un vol sans émissions polluantes, mu par des énergies renouvelables. Pour parvenir à capter et stocker suffisamment d'énergie solaire et ainsi pouvoir continuer à voler pendant la nuit, l'appareil, de très grande envergure, sera doté d'une structure et d'un aérodynamisme révolutionnaires. La première maquette de l'avion, concept d'artiste, sera dévoilée au public du 31 mars au 4 avril au Salon des Inventions. Les visiteurs pourront visionner les grandes étapes du projet sur des écrans au plasma. Sur le stand « Solar Impulse », l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), conseillère scientifique du projet, exposera ses dernières recherches dont les technologies serviront de près ou de loin au projet de M. Piccard. On pourra y voir : les derniers développements des matériaux ultra légers, les premières cellules solaires flexibles ou, s'inspirant de la photosynthèse des plantes, l'optimisation des moteurs électriques et ses retombées dans le domaine cardiaque. Enfin, un modèle réduit d'avion ultra léger doté de réseaux de neurones artificiels qui ouvre de nouvelles interfaces entre l'homme et la machine. Solar Impulse bénéficie du soutien du programme de l'unité de transfert de technologies spatiales de l'Agence Spatiale Européenne (ESA). Le projet "Solar Impulse" de Bertrand Piccard au Salon des inventions Patronné par le président de la Confédération, l'Etat et la Ville de Genève et présidé par son créateur, Jean-Luc Vincent, le 32e Salon international des inventions, des techniques et produits nouveaux se tient à Palexpo jusqu'au 4 avril 2004. Considéré comme la plus importante manifestation du genre dans le monde, le Salon des inventions de Genève montre un millier d'innovations et de produits nouveaux dans tous les domaines d'activité, présentés par près de sept cents entreprises, instituts et organismes d'Etat, chercheurs et inventeurs indépendants de quarante-deux pays. En première mondiale, cette 32e édition présente en outre le projet de tour du monde en avion solaire "Solar Impulse" de Bertrand Piccard, avec le soutien de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et du programme de transfert de technologies de l'Agence spatiale européenne (ESA). Après l'aventure humaine du Breitling Orbiter 3, il s'agit cette fois de marquer l'histoire des transports et du développement durable avec un vol sans émissions polluantes, mu par des énergies renouvelables. Pour parvenir à capter et stocker suffisamment d'énergie solaire et ainsi pouvoir continuer à voler pendant la nuit, l'appareil de très grande envergure sera doté d'une structure et d'un aérodynamisme révolutionnaires. Sur le stand de "Solar Impulse", l'EPFL, conseillère scientifique, expose ses dernières recherches dans les domaines technologiques qui pourront servir de près ou de loin au projet: matériaux ultra-légers, cellules solaires flexibles, optimisation des moteurs électriques (et ses retombées dans le domaine cardiaque), ainsi qu'un modèle réduit d'avion ultra-léger doté de réseaux de neurones artificiels qui ouvre de nouvelles interfaces entre l'homme et la machine. Forum idéal pour les contacts entre exposants investisseurs, industriels et distributeurs, le Salon international des inventions récompense d'autre part les meilleures inventions par pas moins de trente-neuf prix spéciaux et surtout par le très convoité Grand Prix du Salon. L'an dernier, le Salon des inventions de Genève a généré directement ou indirectement des affaires estimées à environ 45 millions de francs. D. F., Entreprise romande, 02.04.2004 Piccard rêve d'un tour du monde en avion solaire. L'EPFL y travaille. Pour devenir "l'ambassadeur du développement durable" dans son engin futuriste, l'aventurier s'associe à l'EPFL. Le "Solar Impulse" serait fin prêt en 2007. Quatre ans après l'aventure du tour du monde en ballon sans escale, Bertrand Piccard se lance un nouveau défi: faire le tour du monde en avion, toujours sans escale et sans autre carburant que la lumière du soleil. "Le tour du monde sans escale c'est un rêve. Pas encore un projet", admet Piccard. Hier à l'EPFL, l'aventurier, le vice-président de l'EPFL Stéphane Catsicas et une brochette de professeurs de la Haute Ecole ont levé le voile sur ce nouveau défi. Ou plutôt ces nouveaux défis. Car il y a donc encore du pain sur la planche de la Haute Ecole lausannoise. Certes l'étude de faisabilité, réalisée dans le plus grand secret depuis le mois de mars, se conclut sur un verdict favorable. Oui, c'est faisable, pour autant que plusieurs virtuoses de la haute technologie joignent leurs efforts pour construire l'avion solaire monoplace qui devrait accomplir son exploit en deux semaines environ. D'abord, l'avion devra aussi voler de nuit, avec l'énergie stockée pendant les quelque 9 heures d'ensoleillement quotidien. Le développement des moteurs miniaturisés de l'avion sera lié aux travaux en cours sur les stimulateurs cardiaques, explique le professeur Yves Perriard, directeur du laboratoire d'actionneurs intégrés. Le climat froid dans lequel l'avion évoluera (moins 55 degrés, à 10'000 m d'altitude), permettra selon lui d'augmenter l'énergie de l'aimant du moteur électrique. Le prof compte aussi, avec le développement d'une nouvelle génération de senseurs dont l'engin sera truffé, rendre les prothèses cardiaques plus fiables,"en supprimant la nécessité d'y joindre des capteurs mécaniques". La légèreté maximale: voilà une autre contrainte impérative pour la construction de l'avion, parmi les "120 à 180 paramètres" que les chercheurs auront à respecter. Yves Leterrier, chercheur au Laboratoires de technologie des composites et polymères veut créer une membrane solaire capable de photosynthèse artificielle. Ces membranes ultra-minces (de l'ordre du milliardième de mètre) recouvriront la surface de l'avion pour profiter au mieux des rayons du soleil. A terme, ces capteurs solaires d'un nouveau genre, sur ses ailes de 150 ml, devraient, promet l'EPFL, aboutir "au développement de systèmes ultralégers et bon marché d'énergie renouvelable." Enfin, Bertrand Piccard, pendant les 15 jours que devrait durer son tour de la planète, devra pouvoir s'accorder des nuits de sommeil. Un système de pilotage automatique est bien sûr prévu, sous la forme d'une combinaison "intelligente" qui lui permettra de piloter avec les mouvements du corps. Là on ne parle plus d'"interface" entre le pilote et son engin mais de symbiose. Le stress, l'état physiologique et les émotions de Piccard seront captés et enregistrés par l'engin. Ce dernier lui transmettra toutes les données utiles au vol et sera capable de le réveiller en douceur comme de lui suggérer des manoeuvres. Là aussi, l'EPFL promet des retombées en matière de nouvelles technologies pour les terriens: chaises roulantes et prothèses plus interactives devraient pouvoir être développées par la Haute Ecole. Piccard devra encore attendre avant de réaliser son rêve, baptisé "Solar Impulse", comme la société qu'il crée pour rechercher des sponsors, l'EPFL n'étant que conseillère scientifique officielle. Il prévoit sa construction dès 2005. L'année suivante, un prototype devrait être réalisé et, en 2007, c'est l'avion lui-même qui sera prêt pour ses premiers vols. Les essais débuteront en Suisse. Bertrand Piccard prévoit d'abord d'effectuer une série de vols courts, qui lui permettront des escales médiatisées, avant d'entamer son futur exploit. Il affirme vouloir être "l'ambasadeur du développement durable dans plusieurs pays" grâce à son engin high-tech. Il se plaît à rappeler que son tour du monde en ballon a été vu comme "la dernière aventure du XXe siècle, le siècle des découvertes" et que son rêve, s'il se réalise, sera "la première aventure du XXIIIe siècle, le "siècle de la question survie de l'humanité et du développement durable." "12 chevaux, comme les frères Wright" Bien sûr, on est encore loin de l'exploit, mais, assure l'EPFL, il est réalisable. A condition que de gros sponsors s'engagent. On doute que cela soit trop difficile, au vu de la renommée de Bertrand Piccard et de l'excellente réputation de l'EPFL en matière de recherche technologique de pointe. A l'heure qu'il est, aucun chiffre n'est articulé et la recherche de fonds ne fait que commencer. L'opération de communication présentée hier sur le campus d'Ecublens est à la hauteur de l'ambition de Bertrand Piccard et de ses partenaires. "Nous avons besoin de l'enthousiasme du public", dit Piccard. "Avec cet avion, nous nous approcherons de la notion de vol perpétuel", lance le psychiatre lausannois en quête d'absolu. Les 12 chevaux du moteur? "C'est la même puissance que celle de l'avion des frères Wright en 1903", le premier vol d'avion à moteur, il y a juste cent ans. Le lancement médiatique de l'aventure tombe bien... Bertrand Piccard excelle en effet dans l'art de la communication. Il a le don de solliciter l'imaginaire et de s'inscrire dans l'histoire. La grande histoire, mais aussi celle de ses ancêtres: "Jamais encore une seule famille n'a autant marqué le monde de l'exploration qu'Auguste, Jacques et Bertrand Piccard. Dans cette famille, on invente et on explore depuis trois générations: "la capsule pressurisée et le premier vol stratosphérique, le bathyscaphe et le record absolu de plongée, le premier tour du monde en ballon de l'histoire...". S'il réussit son coup, qui pourra lui donner tort? Certainement pas son ancien compagnon lors du tour du monde en ballon, Brian Jones. L'Anglais, sur le projet "Solar Impulse", n'aura pas à cohabiter avec le psychiatre lausannois lors de ses vols. En revanche, il lui apprendra à devenir seul pilote de son engin. Jérôme Cachin, La Liberté, 29.11.2003 Piccard remet ça! Après avoir réalisé le tour du monde en ballon, le célèbre aérostier se lancera prochainement dans un nouveau challenge d'envergure planétaire. Un projet aéronautique, alliant technologie et écologie. Bertrand Piccard repart à l'aventure. Quatre ans après avoir été le premier à réaliser le tour du monde sans escale à bord d'un ballon, le célèbre aérostier se lance de nouveau dans un défi d'envergure planétaire. Le projet sera dévoilé vendredi dans les locaux de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), à l'occasion de la journée de la science. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, devait y assister, mais il sera retenu à New York. Il pourrait intervenir depuis ses quartiers en vidéoconférence, pour saluer le lancement officiel de cette nouvelle épopée. Son contenu? Il est pour l'instant presque aussi bien gardé qu'un secret d'Etat. A l'EPFL, seule une petite cinquantaine de personnes seraient au courant de cette future expérience. Certaines sources évoquent une "aventure aéronautique monstrueuse", qui allie technologie, développement durable, et dont le laboratoire d'énergie solaire a commencé à évaluer la faisabilité il y a huit mois. Hormis les aspects humain et scientifique, le nouveau défi comportera un volet humanitaire, cher à Bertrand Piccard. Ce dernier a en effet créé en 1999 la Fondation Winds of hope, qui lutte contre les souffrances oubliées qui touchent les enfants à travers le monde. L'EPFL et Bertrand Piccard ont choisi la même semaine qu'Ernesto Bertarelli pour publier une nouvelle d'importance pour la Suisse. Le patron du team Alinghi annoncera en effet demain le nom de la ville retenue pour accueillir la prochaine Coupe de l'America. Hasard malheureux du calendrier ou mauvaise planification? Mystère. Bertrand Piccard prendra-t-il de nouveau place à bord d'un appareil d'un genre nouveau? S'agit-il d'un autre tour du monde avec un avion propulsé par l'énergie solaire? L'aérostier, qui avait fait les gros titres de la presse du monde entier à la suite de son immense exploit, lèvera le voile en fin de semaine sur un projet qui fera parler de lui à très grande échelle. Michel Jeanneret, Le Matin, 25.11.2003 Le tour du monde en avion solaire Le célèbre aérostier veut être le premier à s'élancer dans ce qui sera - selon ses termes - la première grande aventure du XXIe siècle. Son défi: sillonner les cieux à bord d'une machine entièrement écologique. Agenda et mode d'emploi. "Nous allons réécrire l'histoire de l'aviation grâce à l'énergie solaire!" Bertrand Piccard n'a pas eu peur des formules grandiloquentes, en dévoilant hier son nouveau défi à la face du monde. Cent ans après le premier vol, réalisé par les frères Wright en 1903, le célèbre aérostier se lance dans ce qu'il considère comme "la première grande aventure du XXIe siècle": réaliser le tour du monde dans un avion qui fonctionnera grâce au soleil. Le projet a germé dans sa tête en 1999, peu après avoir réalisé le célèbre voyage planétaire à bord d'une montgolfière. "Et maintenant? C'était la question que nous nous posions sans cesse, explique Brian Jones, qui était avec Piccard à bord de la nacelle du "Breitling-Orbiter II". Nous avons pensé un temps à battre le record d'altitude, mais nous désirions faire quelque chose qui puisse oeuvrer au futur de notre planète." C'est ainsi qu'est né le projet baptisé "Solar-Impulse". "Le siècle passé était placé sous le signe de la conquête. Celui-ci sera marqué par le développement durable, argumente le psychiatre vaudois. J'espère que ce défi contribuera à faire changer les mentalités autour des problèmes qui touchent l'environnement." Pour mettre sur pied ce projet délicat, Bertrand Piccard s'est associé à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). L'étude de faisabilité terminée, l'EPFL va se lancer dans la conception de l'engin capable de rester en l'air sans aucune émission polluante. Au total, 3 facultés et 8 laboratoires sont impliqués dans ce défi. Les chercheurs comptent d'ailleurs mettre à profit cette recherche pluridisciplinaire pour faire progresser d'autres domaines, tels que la réalisation de prothèses cardiaques. La construction du prototype devrait commencer dans un peu plus d'un an, pour s'achever en 2006. Si les délais sont respectés, le premier vol, d'une durée de 36 heures, devrait être effectué par Bertrand Piccard en juin 2007. Quant au tour du monde, il est prévu pour 2009. Le coût de l'opération? Il est tenu secret, tant que le finance l'opération n'est pas assuré. Le premier décollage? Il devra toute vraisemblance avoir lieu en Suisse. Dans un premier temps, seul Bertrand Piccard prendra place à l'avion solaire. Son coéquipier Jones, qui subira le même entraînement, serait également susceptible de prendre les commandes. "A terme, les chercheurs pourraient mettre un avion capable d'embarquer deux à trois personnes, s'emballe le coéquipier du Vaudois. C'est un projet sans fin, conclut Piccard. Le but, c'est de se rapprocher du mythe du vol perpétuel!" Un projet semé de défis technologiques Faire voler un avion par la seule énergie solaire, pourquoi est-ce si compliqué? "Nous aurons peu d'énergie à disposition et il faudra faire fonctionner l'appareil pendant les longues nuits sans soleil, explique André Borschberg, coordinateur du projet. L'avion devra être très léger, avec des matériaux résistant à une haute altitude." Pour aller rechercher le meilleur ensoleillement, le "Solar-Impulse" volera en effet entre 10'000 et 12'000 mètres. Pour emmagasiner l'énergie, une nouvelle génération de capteurs (souples) sera installée sur les ailes (envergure: 60 mètres/surface: 150 ml) et sur la carlingue. Une partie de l'énergie solaire captée sera directement attribuée à un système de propulsion électrique qui actionnera les hélices. Le reste sera stocké pour faire fonctionner l'avion pendant la nuit. Une opération périlleuse, lorsque l'on sait que le moteur ne développera que 40 chevaux (ch) à midi, lorsque le soleil est au zénith. Sur une moyenne journalière, cela ne représente que 12 ch, à savoir la même puissance dont disposaient les frères Wright... il y a cent ans! Des matériaux ultralégers doivent encore être conçus par l'EPFL afin d'atteindre un poids minimum pour un rendement maximum. Tout devra être miniaturisé à l'intérieur de l'appareil, à commencer par la batterie. Un des grands défis technologiques se situera dans le domaine de la robotique. L'EPFL compte mettre sur pied une machine capable de gérer l'information en temps réel et inspirée de la... génétique. En clair, cela signifie que des senseurs seront reliés à toutes les parties de l'avion et au corps de Bertrand Piccard. Ce système permettra par exemple de ne réveiller le pilote que lorsqu'il sera sorti de sa phase de sommeil profond, ou lorsque l'ordinateur aura analysé des paramètres qui nécessitent son intervention. La recherche de l'EPFL conduira à des expériences uniques en matière d'intelligence artificielle, où l'homme mène une relation symbiotique avec la machine. Michel Jeanneret, Le Matin, 29.11.2003 |
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