La première des deux sondes américaines file vers Mars La NASA a franchi la première étape de sa nouvelle mission d'exploration de la planète rouge avec le lancement hier soir de Spirit. Il s'agit de la première des deux sondes jumelles contenant chacune un robot. Elle devra se poser sur la planète rouge en janvier 2004 pour y chercher la présence d'eau et de vie. La seconde sonde, Opportunity, doit quitter cap Canaveral le 25 juin. Les deux engins iront se poser aux antipodes l'une de l'autre sur Mars, avant de libérer leurs gros robots géologues. Cette mission Mars Exploration Rover (MER) est l'une des plus complexes jamais élaborées pour l'exploration interplanétaire et la NASA n'exclut pas des problèmes, notamment durant l'arrivée des sondes. Le lancement de la première sonde s'est déroulé sans encombre, avec une mise à feu des moteurs de la fusée Delta II de Boeing à 13h58 (19h58 suisses), une séparation de la sonde 37 minutes plus tard et l'établissement des communications télémétriques avec Spirit moins d'une heure après le tir. La mission américaine talonne la première expédition européenne entamée le 2 juin avec la sonde Mars Express actuellement en route vers la planète rouge. Spirit (MER-A) a maintenant entamé un voyage de sept mois au cours duquel elle parcourra 500 millions de km. Elle se posera le 4 janvier 2004 dans le cratère Gusev, par 15 degrés sud de l'équateur de Mars. La NASA a mobilisé de gros moyens, environ 800 millions de dollars, pour envoyer ses robots sur ces sites au potentiel géologique important, qu'ils exploreront pendant trois mois. Qualifiés de "premiers robots géologues interplanétaires" par Joy Crisp, responsable scientifique de la mission, les Rovers alimentés par l'énergie solaire peuvent bouger de 40 mètres par journée martienne, soit davantage que la distance parcourue pendant toute la mission américaine Pathfinder, dont le minirobot Sojourner de 10 kilos avait été le premier à se déplacer sur Mars en 1997. Les nouveaux robots "sont beaucoup plus gros (près de 180 kg chacun), peuvent se déplacer sur une plus grande distance et contourner les rochers plus facilement. Dans l'ensemble, le degré de complexité est beaucoup plus élevé en raison du nombre d'éléments et de pièces qui doivent fonctionner ensemble", résumait à la fin mai Mme Crisp. Les robots Mars-Rover, qui exploreront la planète rouge, comportent chacun 39 moteurs électriques de la firme Maxon Motor de Sachseln, dans le demi-canton d'Obwald. Trente et un de ces moteurs se trouvent dans le véhicule, les huit derniers étant dans son module d'atterrissage, a indiqué à PATS le responsable du marketing de l'entreprise obwaldienne, Albert Bucheli. Aucun des moteurs ne pèse plus de 150 grammes. L'originalité des moteurs de Maxon réside dans leur rendement, estime M. Bucheli. "Cela signifie qu'entre 70 et 90 % de l'énergie électrique utilisée se convertit en travail mécanique". En comparaison, neuf dixièmes des petits moteurs électriques existants de par le monde ont un rendement inférieur à 50 %. Un tel rendement impliquerait l'utilisation de moteurs plus gros et plus lourds, explique encore M. Bucheli. Au total, Mars-Rover pèse 180 kilos. Certains moteurs permettent de déplacer et de conduire le véhicule à six roues qui sera largué sur la planète. Les autres peuvent servir à percer la roche et à élever la caméra embarquée sur Mars-Rover à une hauteur de 1,6 mètre. La firme d'Obwald a livré également des composants à l'Agence spatiale européenne pour équiper Mars Express, une aventure spatiale concurrente. La sonde a été envoyée pour un voyage de 400 millions de kilomètres le 2 juin dernier, depuis le site de lancement de Bàikonour, au Kazakhstan. ATS, La Liberté, 11.06.2003 |
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