Swissmetro veut maintenant séduire l'UE

Dans l'impasse, le projet compte sur une étude de faisabilité pour intéresser Bruxelles. Il ne voit pas le bout du tunnel mais garde le moral. Pierre Triponez, président de Swissmetro SA, dont les actionnaires étaient réunis en assemblée générale mercredi à Berne, l'admet sans détour: "Si l'ambiance demeure sereine, nous sommes dans l'impasse en ce qui concerne la recherche de partenaires privés". La Confédération, via la Commission technologie et innovation (CTI), a en effet exigé que Swissmetro déniche d'ici à juillet des industriels prêts à s'engager, sous peine de se retirer elle-même du projet de train magnétique développé à I'EPFL (LT du 6.05.2005 ).

Faute de partenaires, le salut viendra-t-il de l'Union européenne? Pierre Triponez est en tout cas bien décidé à actionner ce levier. L'EPFZ a d'ores et déjà accepté de financer une étude sur les perspectives potentielles de Swissmetro en Europe. Menée par Ulrich Weidmann, professeur à l'Institut de planification des transports de la haute école zurichoise mandaté à fin 2004, cette étude visera à convaincre Bruxelles de mettre sur pied un programme de recherche portant sur l'application du concept de train magnétique. Néanmoins, les premiers résultats de l'EPFZ ne seront connus que l'an prochain. 

Accord financier peu probable

En attendant, les responsables de Swissmetro vont prochainement présenter leur projet à leur concurrent allemand Transrapid-les deux sociétés pourraient profiter d'un échange de technologies. Mais la conclusion d'un accord financier dans les deux mois paraît peu vraisemblable. "Pour séduire d'autres investisseurs, il faudrait que Swissmetro travaille avec certains composants ou systèmes déjà développés, ce qui n'est pour l'instant pas le cas", analyse Uhich Weidmann.

Pierre Triponez n'en reste pas moins optimiste: "Si vraiment nous ne trouvons pas de partenaires dans les deux mois, nous reprendrons contact avec la CTI. Car ce serait vraiment regrettable d'abandonner un projet en si bon chemin". Et de finir par reconnaître: "Il est vrai que l'avenir immédiat est incertain". 

Le Temps, Ron Hochuli, mai 2005