Pour son vingtième palmarès, le prix Swiss Techology Awards a récompensé le 1er mars le Centre suisse d’électronique et de microtechnique SA.

Dans ses locaux d’Alpnach, cette société a inventé l’usine du futur, petite et portable. En vingt ans, le STA a examiné plus de mille six cents projets, dont une cinquantaine pour le millésime 2007. Plus de 70 % des lauréats ont pu s’établir sur le marché.

Innovation : un grand prix pour le tout petit

La nouvelle unité tient sur une table, bourrée de petits robots et d’électronique qui forment une véritable chaîne de production. Les applications se portent vers l’industrie de précision, comme par exemple l’horlogerie, la pharmacie ou le matériel médical.
Les concepteurs de ce nouvel outil sont partis d’un constat simple : les petits éléments informatiques, mécaniques, chimiques, sont le plus souvent fabriqués dans de grands locaux avec de grosses installations. Or cet espace n’est pas forcément nécessaire pour atteindre la précision requise, de l’ordre du micromètre. D’autre part, des postes à forte main-d’oeuvre s’insèrent dans des cycles précis de montage, ce qui pousse parfois le producteur à délocaliser en partie son activité. Selon le CSEM, une mini-ligne robotisée peut assurer ce travail en Suisse en intégrant toutes les opérations de montage.

Archi-flexible
Construite en collaboration avec la Haute école technique de Bienne, cette réalisation comporte une astuce technique qui sépare les outils de leur moteur, afin d’augmenter la flexibilité du système. Ce dernier se compose de quelques modules travaillant en série, chacun étant alimenté en pièces et ayant ses outils spécifiques. L’usine miniature s’étend ainsi sur un mètre ou deux, suivant les tâches à réaliser. Il est donc possible de lancer des petites séries de produits, immédiatement disponibles en fonction de la demande. La chaîne peut être confinée dans un petit espace stérile au sein d’une entreprise ordinaire, avec un gain appréciable de place et de coûts en termes de climatisation et de chauffage. L’engin sera commercialement disponible à l’automne 2007.
Le pas technologique proposé se veut également qualitatif. Alors que les nanotechnologies vont se développer dans la décennie à venir en qualité d’outils de haute précision, les machines servant à leur fabrication sont elles aussi capable de réduire leur volume.
Dans le domaine de l’infiniment petit, le concours STA a en outre mis en évidence les travaux de Nanosurf AG (Liestal). Ses spécialistes ont amélioré la maintenance des microscopes à force atomique, en particulier au niveau du changement du sensor. Cette innovation autorise le traitement automatisé en série d’un grand nombre d’échantillons. L’entreprise a ainsi prolongé des travaux menés à l’Université de Neuchâtel.

Entreprise romande, Maurice Satineau, mars 2007.