Ils achèvent l'horloge de Galilée! Revisiter l'horloge de Galilée? Gianfranco Passoni et deux amis, Claudio Piviotti et Sigfrido Pilone, se sont lancés dans l'aventure. Rebaptisée "Clepsydre Mécanique" pour l'occasion, leur intrigante horloge est calquée sur les esquisses du célèbre physicien et astronome pisan de la Renaissance. Tout a commencé par une plongée historique ardue de vingt mois dans les archives italiennes qui leur a permis de mettre la main sur les précieux documents. Mais les esquisses n'étaient pas complètes. L'astronome et physicien du XVIe siècle est en effet décédé avant de concrétiser son ambitieux projet. "Quelques personnes ont construit la première partie existante de l'horloge, des roues actionnées par le mouvement d'un pendule", raconte Gianfranco Passoni. "Mais nous sommes les premiers à la terminer entièrement en affichant le temps passé". Avec Claudio Piviotti et Sigfrido Pilone, il s'est inspiré des dessins pour imaginer la suite du système mécanique, une échelle graduée à 30 minutes qui, grâce à l'action d'un contrepoids, permet d'afficher le temps qui s'écoule. Pensée en 1583, l'horloge avait été commandée par un amiral de la Marine royale hollandaise, qui désirait remplacer le sablier "alors unique système permettant de calculer le temps écoulé" par un système mécanique. Galilée avait alors pensé au mouvement d'une lampe se balançant à une voûte, observé trente ans plus tôt dans une église à Pise, et imaginé un pendule pour mesurer le temps. C'est pour marquer l'année de l'astronomie que les trois amis ont décidé de s'atteler à la lourde tâche de la réalisation complète de l'horloge. Ce n'est qu'au bout de trois essais que le système le plus abouti est approuvé. Les plans sont numérisés pour usiner les pièces, mais c'est finalement à la main que la majorité des composants de l'horloge est réalisée "pour se mettre dans les conditions d'il y a quatre siècles", explique Gianfranco Passoni. Un exemplaire unique en acier inoxydable est réalisé. Mais Gianfranco, Claudio et Sigfrido ne veulent pas s'arrêter là. En plus d'exposer leur oeuvre originale au Salon des inventions de Genève pendant cinq jours, ils projettent réaliser des répliques pour les collectionneurs et même pour les institutions. La tête pleine d'étoiles, Gianfranco imagine déjà leur succès: "Notre rêve le plus fou serait de réaliser une horloge géante, de sept ou huit mètres, et de la monter au centre-ville de Dubai. Mais sur un rond-point à Fribourg serait aussi une marque de reconnaissance de notre travail formidable", conclut-il. Florence Van Hove - La Liberté - 1er avril 2009 |
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