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La démocratie nécessite plus de créativité.

Gottlieb Guntern a étudié la médecine et la psychiatrie en Suisse, en France et aux Etats-Unis. En 1979, avec sa femme Greta, il a mis en place la fondation CREANDO pour l'étude de la créativité dans le leadership. Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages.

Votre but est-il d'aider les milieux économiques à transformer les directeurs en leaders créatifs?

J'essaie de les aider à dépasser le paradigme épuisé du management dit rationnel et de trouver un nouveau mindset, une nouvelle synthèse conceptuelle qui leur permette de mieux atteindre les buts stratégiques les plus importants.

En quoi?

L'être humain n'est pas une machine programmable, c'est un organisme vivant influençant et influencé par un écosystème d'une certaine complexité. La performance d'un être humain dépend donc de la nature de l'écosystème dans lequel il vit et travaille. C'est ce qu'on appelle la pensée systémique.

Donnez-moi un exemple!

Très simple! Si un individu fait une dépression d'épuisement qui tient au fait que ses voisins lui cassent les oreilles, il ne faut lui donner des pilules pour mieux absorber le choc des agressions. Il faut l'aider à changer ses relations avec ses voisins. Si cela n'est pas possible, il faut l'encourager à trouver un environnement plus convenable. Pardonnez-moi d'être un peu simpliste, mais je crois beaucoup au bon sens.

Si l'individu n'est pas un atome autonome, alors il est un point où se rencontrent et s'entrecroisent divers flux ou influences.

Exactement. L'individu est un noeud dans un réseau hautement dynamique. Lorsque la circulation de ces flux est bonne, individu et ses proches se rapprochent de la joie, de la créativité, bref de la vraie vie. En revanche, lorsque le courant passe mal, il se retrouve pris dans une direction qui le pousse vers la maladie, des difficultés sur le lieu de travail des crises sociales et politiques. Par exemple, les problèmes d'un CEO avec ses collaborateurs peuvent provenir l'un blocage dans son mariage. Il est alors inutile d'essayer de le conseiller sur la manière de se comporter avec ses collaborateurs si l'on ne prend pas en compte ce blocage dont l'origine, comme dans l'exemple précédent, n'est pas en lui, mais dans un rapport entre lui-même et ce qui se passe dans sa vie privée.

A la limite, il n'y a pas, pour vous, d'individus mais des relations.

Tout à fait! L'être humain est un tissu vibrant suspendu dans une toile très complexe d'autres tissus vibrants. Un individu n'est ni un acteur suprême ni un récepteur passif il coproduit le réseau des relations les plus importantes qu'il entretient avec son environnement. Il construit, et il est construit - et il ne le fait pas seulement dans ses relations avec le monde qui l'entoure! il le fait aussi dans ses relations avec lui-même. Le bonheur, c'est de se trouver dans un échange réciproque qui correspond à nos besoins les plus profonds.

Cela ne vous met-il pas en opposition avec la tendance dominante aujourd'hui enpsychiatrie, à savoir la pharmacothérapie qui, elle, considère justement l'individu comme une machine à réparer?

Bien sûr. A mon avis, avant de donner du Prozac pour augmenter la sérotonine dans le cerveau, on devrait comprendre - quelle situation existentielle a diminué le taux de sérotonine et produit cette dépression.

Cela vous rapproche de la psychanalyse...

Guère! Il faut comprendre le présent et non pas faire des spéculations sauvages sur le passé pour pouvoir améliorer le futur. Je dois vous avouer que je n'ai jamais été séduit par Freud. Karl Kraus avait une image que j'adopte volontiers: pour lui, les psychanalystes trouvent avec succès dans leur jardin les oeufs qu'ils y ont eux-mêmes déposés... Une certaine dose de modestie est nécessaire en psychiatrie. Voyez-vous, j'ai grandi en Valais, dans la vallée de Conches, c'est-à-dire dans un milieu où la nature nous apprend à mesurer nos limites, à savoir ce qui dépend de nous et n'en dépend pas. L'existence rurale est sobre et constitue donc une protection contre Héraclès: Antée ne perd pas le contact avec la terre...

Certains ont vu la psychiatrie prendre le relais de la religion, parce qu'elle leur paraissait pouvoir répondre à nos besoins spirituels et apaiser nos souffrances psychiques.

Il y a, dans les sociétés modernes, de profonds besoins spirituels auxquels l'Eglise ne peut plus ou ne sait plus répondre. Le drame est que maintenant les sectes prolifèrent et qu'elles répondent à ces besoins encore plus mal que l'Eglise, qui avait au moins une longue expérience dans ce domaine. La psychiatrie peut aider quelqu'un à développer une identité authentique, mais elle n'est pas une institution qui peut prendre en charge les besoins spirituels de l'être humain.

Etes-vous croyant?

Avoir été éduqué dans une institution religieuse et avoir subi les mesquineries de l'hypocrisie ont fait de moi un athée et un anticlérical...

Mais la créativité, thème qui vous est cher, n'est-elle pas liée à une certaine foi?

D'accord, mais une foi dans ses propres forces, une foi dans la possibilité d'une solution au problème posé, une foi dans la valeur de ce qu'on va créer. Ce qui m'intéresse, c'est la nature du processus créatif. Puis c'est ce que j'appelle le Dilemme de Diesel: qu'une société accepte ou rejette les créatifs, elle doit toujours payer un prix pour son attitude. Une communauté humaine qui ne sait plus accueillir l'innovation, l'inattendu et la beauté apportés par une création, s'étiole, se fige et propage ses problèmes plutôt qu'elle ne les résout, comme la société américaine est en train de le faire sous la direction de George Bush.

Y a-t-il une situation historique où il n'y a pas eu rejet?

La Renaissance a admiré les créatifs et leurs oeuvres - l'Age d'or à Athènes sous le règne de Périclès, la période Muromachi au japon médiéval. Plus une période historique est médiocre, plus elle va rejeter la créativité et ses résultats. Plus elle est une haute culture, plus elle va accepter et admirer la créativité et ses résultats.

Qu'en est-il aujourd'hui?

Eh bien, comme je le suggérais en parlant de George Bush, il y a de quoi s'inquiéter. Nos responsables sont en train de cesser d'être des leaders pour se métamorphoser en programmateurs sur la base de sondages. J'aborde ce sujet dans mon livre, Le bal masqué de la médiocratie. Alors que nous avons plus que jamais besoin de créativité et de sagesse, nous sommes confrontés, dans tous les domaines, à des dirigeants médiocres. Ceux qui sortent maintenant du lot sont en effet, pour la plupart, des girouettes; ils consacrent l'essentiel de leurs efforts à s'adapter aux circonstances et ne semblent plus songer qu'à se mettre en accord avec la majorité. Il y a encore des exceptions, mais elles sont rares.

Est-ce qu'en dénonçant la médiocrité, vous ne vous définissez pas comme hostile à la démocratie?

Bien au contraire! L'histoire politique montre clairement que les tyrans se sont toujours efforcés d'éliminer les vraies élites, les créateurs, les leaders. En effet, lorsque de telles élites autonomes apparaissent, elles forment un tissu de vie aux antipodes de masses manipulées, un tissu qui résiste aux contrôles systématiques et à l'oppression meurtrière imposée par un pouvoir unique.

Et la même chose s'applique au monde de l'économie!

Oui, bien sûr! Là aussi, il faut de la circulation, des leaders qui inspirent et entraînent, bref tout ce qui dépasse ce "rational management" ou ce "reengineering" qui sont des impasses. Un vrai leader, vous savez, est quelqu'un qui comprend que toute inspiration et motivation doit être réciproque - et ceci implique une relation d'équivalence et d'égalité.

1. La religion

J'estime que les Eglises traditionnelles souffrent d'artériosclérose - et que les sectes sont des parasites qui souffrent d'une acné répugnante. Quant à moi, après avoir été éduqué dans une institution religieuse et y avoir subi les mesquineries de l'hypocrisie, je suis devenu athée et anticlérical.

2. La politique

Les représentants de la politique font pitié - et nous sommes leurs pitoyables électeurs. Comment ne pas voir que nos responsables sont en train de cesser d'être des leaders pour se métamorphoser en programmateurs sur la base de sondages? La meilleure façon de détendre la démocratie consiste à promouvoir des élites autonomes pour éviter de basculer dans les blocages d'une boule solitaire.

3. L'argent

J'ai grandi en Valais, dans la vallée de Conches. C'est là que j'ai appris que l'argent est un marteau qui peut servir soit à clouer un bardeau sur un toit, soit à casser une fenêtre.

4. L'amérique

Elle est une tente suspendue entre la sérénité de la Yosemite Valley et le marécage de rapacité de Washington. L'inquiétant est qu'une communauté humaine qui ne sait plus accueillir l'innovation, s'étiole, se tige et propage ses problèmes plutôt qu'elle ne les résout. C'est ce qui est en train de se passer sous la direction de George Bush.

JAN MAREJKO, L'agefi, septembre 2003


Interview du Valaisan Gottlieb Guntern. Le pape mondial de ta créativité dévoile quelques trucs et s'en prend aux business schools.

Osez rendre vos équipes plus créatives.

Plus vite, plus grand, plus fort. Tels sont les maîtres mots. Mais la meilleure stratégie reste l'inventivité.

De nombreuses entreprises donnent leur manière d'appréhender le problème. C'est de lui que dépend l'innovation.

En Suisse, traditionnellement, le mois de janvier est marqué par le World Economic Forum, à Davos. Alors que cet important symposium se déroulera cette année à New York, il en est un autre qui se tient depuis 12 ans dans les montagnes helvétiques. Il n'y- a certes pas de chefs d'Etat à Zermatt, mais de nombreux Pris Nobel, des artistes, des dirigeants d'entreprises. Environ 300 participants. Tous planchent sur la créativité, ce fragile animal de qui dépendent les nécessaires capacités d'anticipation et l'innovation.

Ce symposium est né grâce à la ténacité d'un Valaisan de la Vallée de Conches, Gottlieb Guntern. Ce médecin psychiatre a osé, à près de 50 ans, quitter son poste de médecin-chef d'un centre pilote de thérapie clinique et polyclinique pour se consacrer exclusivement au développement de l'imagination, au travers de Creando, la Fondation internationale pour la créativité et le leadership qu'il a créée.

Avant le 11 septembre, Gottlieb Guntern avait décidé de créer une antenne aux Etats-Unis. Mais après les tragiques attentats, il a décidé mon d'abandonner, mais de reporter son idées. En précisant bien que cette éventuelle présence américaine ne signifierait en rien la disparition du forum de Zermatt. Dont acte.

Un 11 septembre qui, veut-il le penser, aura également des côtés positifs. "Voilà des années que je dénonce le déficit de leader-Ship. Or, l'être humain ne change que par le biais d'une crise. Encore faut-il qu'elle soit majeure, sinon les gens trichent... Et d'ajouter de façon persuasive: 4-es individus vont enfin repenser les fondements du leadership, ce comportement social qui parvient à motiver les aunes afin d'obtenir des performances exceptionnelles."

Quels chefs d'entreprises admirez-vous dans le monde pour leur leadership?

Il y en a, mais peu. Un Steeve jobs, par exemple.

Quelle est la base d'une grande stratégie?

La surprise. Pour se développer, ou au moins survivre, on peut vouloir devenir plus grand, aller plus vite nu se restructurer. Chacune de ces attitudes a ses mérites. Mais le plus important est d'avoir une stratégie créative.

Le syndrome helvétique : C'est assez bien observé et cela ne fait pas très plaisir. «Le syndrome helvétique, qui n'est d'ailleurs pas que suisse, se compose d'une peur instinctive liée à une obsession du détail», décrit Gottlieb Guntern. «Le phobique fait tout pour être le plus parfait possible et éviter les erreurs.» Avec son langage très imagé, celui qui a été longtemps médecin-chef d'un centre de thérapies cliniques, affirme: «La personne ne cherche qu'à emprisonner définitivement l'esprit du chaos dans la bouteille de l'ordre et à la fermer solidement avec le bouchon des règles et des tabous. Or, celui qui recherche frénétiquement la sécurité perd à la longue tout courage, et succombe à la médiocrité.» Bref, la mentalité d'assurance tous risques est l'ennemie de la créativité. Autres comportements que dénonce le fondateur de Creando: le manque d'humour, la rigidité excessive, l'apitoiement sur soi-même, la morosité chronique. Autant de traits de caractère qui tuent dans l'oeuf toute inspiration et envie d'entreprendre. A quand une assurance contre le manque de créativité?

Il y a peu de managers visionnaires, dites-vous. Il manque peut-être des exemples aux dirigeants: l'an passé, à votre symposium, autant le trompettiste de jazz Clark Terry, le Prix Nobel d'économie Myron Scholes et celui de médecine Günter Blobel ont insisté sur l'importance d'avoir d'abord un mentor, avant de pouvoir créer son propre chemin...

C'est vrai. Mais peut-être faut-il se demander pourquoi il n'y a pas de modèle! Les règles dans les business schools développent-elles la créativité? Elles n'enseignent pas à penser, mais à appliquer des schémas. Elles forment des êtres humains schématisés qui ont peu d'autonomie et qui passent leur temps à guetter ce que font les concurrents. Ils préfèrent prendre le train, puis ne pas le quitter, même s'ils ne savent pas où il va. Or, il est dangereux d'être dans le troupeau, et ce n'est pas cela avoir l'esprit entrepreneur. En outre, les business schools ne donnent aucun apprentissage sérieux en ce qui concerne le développement personnel, la communication interpersonnelle... Et les gens qui en sortent pensent qu'ils sont à même de gérer n'importe quel business dans le monde.

N'est-ce pas redondant de dire «communication interpersonnelle»?

Tous ces gens se parlent par e-mail, ils ne communiquent pas. Ils apprennent bien à émettre des messages, mais ce n'est pas la même chose que de communiquer.

Quels genres de messages émis vous énervent?

Quand on demande aux chefs d'entreprises quels sont les moyens qui leur permettent J'atteindre leur but, ils répondent généralement: "10%, par les finances, 10% par la technologie et 80%, grâce aux collaborateurs." Si ces gens pensaient un minimum de ce qu'ils disent, les business schools enseigneraient la psychologie de groupe, la théorie du stress, la neurobiologie... Or, il n'en est rien. Les managers ont aujourd'hui un savoir plus ou moins sophistiqué, mais en ce qui concerne les relations humaines, ils sont au même niveau que nos ancêtres du néolithique.

Il y a quand même des différences avec le néolithique!

Oui: nos ancêtres avaient une vie assez calme, ils avaient le temps de réfléchir. Or, l'intuition est nourrie par l'expérience. Pour en avoir, il faut réfléchir le vécu, cela rend l'intuition plus facile. La course à la vitesse supprime l'intuition.

Pourquoi cette société de la vitesse est-elle nuisible à l'intuition?

Il faut travailler de manière intensive, tout en pouvant rêver de manière extensive; autrement dit, se laisser aller dans la relaxation sans but concret. En général, la créativité vient lorsque l'on n'est pas préoccupé par la tâche que l'on poursuit. J'ai créé le terme dromomanie (du grec dromos, course, et du latin ««mania», folie), pour dénoncer l'obsession toujours plus grande des individus dans la société actuelle d'accélérer au maximum l'ensemble du processus. Cette manie résulte de l'illusion que la vitesse maximale a toujours de l'importance et de la valeur. Mais cela rend les êtres humains fous. Cela les empêche même d'avoir une performance normale. Et évidemment d'être créatifs.

Que faire pour briser cette spirale?

Il faut chercher des moyens pour se relaxer vraiment. Ils changent d'une personne à une autre. A chacun de trouver ce qui fonctionne. Par exemple, vous pouvez mettre un CD que vous aimez et passer en boucle vos morceaux préférés. Il faut une musique linéaire, plutôt calme, pas dramatique, et surtout, j'insiste, la mettre de manière répétitive. La notion de durée est très importante. Evidemment, après quelque temps, il faut changer de CD, car cela devient comme un chewing-gum mâché trop longtemps. Autre idée: regarder des images (livres ou TV sans le son, c'est très important de bloquer les mots), si possible de paysages ou d'animaux. Une personne qui a une constitution très athlétique fera du sport. Telle autre boira un verre de vin dans un endroit calme, ou écrira un journal.

On raconte qu'il y a 20 ans, IBM, voyant qu'il perdait du terrain face à ses concurrents, avait détaché une équipe de chercheurs et les avait installés loin de tous leurs collègues pour qu'ils puissent venir avec une idée véritablement révolutionnaire. Que pensez-vous d'une telle tactique?

Je ne connaissais pas cette histoire, donc je ne peux pas me prononcer sur ce cas précis. Mais l'idée est bonne, car on a enlevé la pression et les critiques extérieures. Au départ d'un processus créatif, il ne faut pas être critique ou analytique, car on étouffe ainsi les idées qui émergent. Ces dernières sont aussi fragiles que des bourgeons. Raison pour laquelle il faut parfois sortir des gens des équipes pour que le processus créatif puisse avoir lieu. Ensuite, plus les idées se développent, plus il faut évidemment être critique.

En parlant d'équipes, comment les constituer pour qu'elles soient aussi créatives que possible?

Il faut une biodiversité mentale. Plus les personnes seront différentes, plus cela sera fertilisant. C'est d'ailleurs le principe du symposium de Zermatt: le dialogue se veut transdisciplinaire. Si l'on ne réunit que des spécialistes, il n'y a plus de dialogue. Il ne faut pas seulement des gens très analytiques, sinon il n'y a pas de créativité. De même, une surabondance de gens qui verbalisent très bien risque de détruire les idées, car ils savent très bien manier l'art de la critique. Il faut aussi des intuitifs, souvent sous-représentés, même s'ils parlent peu et qu'ensuite il faut trouver dans leurs méandres verbaux des idées intéressantes.

Et une fois que l'équipe est constituée?

Il faut la motiver. De trois manières: elle doit avoir un but, même vague. Il faut attribuer de la valeur au but et ensuite l'équipe doit poursuivre ce but, ce qui signifie qu'elle doit avoir de la persévérance.

Comment attribuer de la valeur à ce but?

Il y a la motivation extrinsèque: bonus, progression dans la carrière, hausse de salaire... Nous vivons dans une société commerciale où la valeur d'une personne se définit aussi par ce qu'elle gagne. Mais il y a surtout la motivation intrinsèque: dans la tâche elle-même. Il faut que la personne puisse trouver fascinant de poursuivre ce but.

Mais comment rétribuer la créativité?

Si la créativité permet d'augmenter les profits, il est juste de lui donner une rémunération. Mais ce qui est beaucoup plus important, c'est de donner une reconnaissance et de créer une atmosphère qui montre que dans la maison on admire la créativité. L'enthousiasme constitue le facteur le plus important pour la motivation.

«Rares sont les créatifs qui ont une nature douce et paisible. Ce sont des égoïstes chicaneurs», a déclaré le publicitaire David Ogilvy. En outre, pour être créatif, il faut avoir de l'autonomie. N'est-ce donc pas risqué d'avoir de telles personnes dans son entreprise?

Oui: si l'on ose quelque chose, on prend un risque (de toute manière, la créativité sans risques n'existe pas). Mais si l'on n'ose rien, on prend des risques encore plus grands. Aujourd'hui, une entreprise sans innovation ne survit pas.

Les normes ISO connaissent un succès grandissant. Mais ne sont-elles justement pas des tueuses de créativité en raison de leur caractère rigide?

Elles sont bonnes pour augmenter la qualité de la performance habituelle. Les équipes travaillent mieux et deviennent plus ambitieuses, les clients ont une certaine garantie. Mais elles ne sont que des normes. Erre créatif signifie que l'on ne se contente pas des normes.

Comment repérer les êtres créatifs?

Voyez qui a déjà créé et qui en a l'envie. Une grande motivation est primordiale. Et puis, il faut leur donner (occasion, car on ne peut pas regarder un comportement et en déduire que quelqu'un est créatif.

Mais y a-t-il des profils de non-créatifs?

Une personne rigide, qui veut toujours avoir raison, quelqu'un de résigné, plein d'amertume... de tels caractères n'apporteront aucune créativité dans une équipe, car ils ne prendront jamais de chemin insolite. En définitive, il est plus facile de repérer qui ne sera pas créatif que de prédire qui le sera.

Peut-on faire quelque chose pour devenir plus créatif?

Il y a d'abord le métier, puis vient l'art. Sans travail sur un domaine, on ne peut pas déboucher sur une activité créative.

Vous dénoncez également la déification de la hiérarchie plate. Vous n'allez pas me dire que vous recommandez un nombre élevé d'échelons?

Non, je ne dis pas qu'une hiérarchie raide est positive. Il est vrai qu'avec 13 échelons, l'information ne passe pas et cela bloque la créativité. Mais aujourd'hui, on constate que les hiérarchies plates ont de gros inconvénients. Notamment parce que les ambitieux n'ont plus d'éléments de motivation. Cela dit, le problème est trivial. Ce qui est important, c'est la qualité des relations humaines à l'intérieur d'une hiérarchie donnée.

Gottlieb Guntern a écrit de nombreux livres, dont quelques-uns ont été traduits en français. «Les 7 règles d'or de la créativité», publié en avril 2001 au Village Mondial, en fait partie. En voici un très bref résumé:

  • «Commencer par déréguler les mentalités.» La plupart des dirigeants actuels s'accrochent obstinément à des règles et à des tabous qui paralysent leur esprit au lieu de les faire avancer.
  • «Préférez la diversité à la spécialisation.» Lisez des livres et visionnez des films qui n'ont rien à voir avec votre activité professionnelle. «Etre confronté à des idées totalement étrangères et insolites stimule la créativité.»
  • «Là où le soleil de la culture est bas, même les nains ont une ombre de géant.» Ayez un modèle auquel vous puissiez vous identifier. Cela donne force et courage lors des moments difficiles. Choisissez-le hors de votre milieu social et de votre domaine d'activité.
  • «Tu imagineras!» Développez la pensée par images autant que par mots. Arrêtez de parler «une langue sèche, raide et insensible, presque désincarnée». En public, des arguments logiquement corrects développés avec des mots abstraits restent sans effet.
  • Les questions prétendument futiles sont en fait les plus utiles.
  • «Qui rit nuit à sa patrie.» Au contraire! «La créativité n'est possible que si «l'homo ludens», frivole et d'humeur joyeuse, est le partenaire complémentaire de «l'homo, faber», sérieux et travailleur.»
  • «Un flux d'informations optimal engendre un courant créatif.» «Les idées doivent pouvoir circuler librement de haut en bas, de bas en haut et à travers un même niveau hiérarchique.»
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Im Gespräch mit Dr. med. Gottlieb Guntern, Kreativitätsforscher und Coach von Führungskräften.

Kreativität ist eine Gabe, die in uns allen steckt

Kreativität ist die Fähigkeit, sich in bestimmten Formen auszudrücken. Gottlieb Guntern ist der Meinung, dass Kreativität in jedem Menschen vorhanden ist, aber gefördert und trainiert werden muss, damit sie nicht verkümmert.

Herr Guntern, was ist Kreativität für Sie?

Kreativität ist die Fähigkeit, ein Produkt hervorzubringen - ein Informationsprodukt wie zum Beispiel eine Idee, ein Konzept, eine Strategie oder ein Materie-Energieprodukt wie zum Beispiel ein Stuhl, eine Brille oder ein Auto. Ein Produkt, das früher oder später von einer Gruppe von sachorientierten und kritisch gesinnten Leuten als wertvoll bezeichnet wird. Sie werden ihre Wertmessung nach folgenden Kriterien machen: 1. Ist das Produkt originell, ist dies zum Beispiel ein Stuhl, wie man ihn in dieser Form noch nie gesehen hat? 2. Ist er funktionell, kann man darauf sitzen, kracht er zusam men oder hat man hinterher Gliederschmerzen? 3. Ist der Stuhl einigermassen schön?

Steckt in jedem Menschen Kreativität?

Ja. Kreativität ist eine menschliche Fähigkeit. Wie jede andere Fähigkeit ist sie ein Stück weit angeboren, aber sie muss trainiert werden, damit sie nicht verkümmert.

Gefühlsbetonte Menschen sind nicht unbedingt kreativer, aber Kreativität hat sehr viel mit Gefühlen zu tun.

Wie kann und soll man bei Kindern Kreativität fördern und ab welchem Alter?

Man streitet sich, ab wann es wirklich cchte Kreativität gibt. Es gibt Kreativitätsforscher und Psychologen, die der Ansicht sind, echte Kreativität könne man erst nach der Pubertät feststellen, andere meinen, dass sie schon früher beginnt. Man hat Eigenschaften von kreativen Menschen untersucht, wie zum Beispiel Phantasie, ungewöhnliche Ausdrucksformen im Zeichnen oder ungewöhnliche Ideen. Die Ergebnisse legen folgendes nahe: Zwischen dem 5. und 7. Lebensjahr wird ein relativer Höhepunkt erreicht. Danach nimmt die Kreativität ab. Zwischen dem 10. und 11. Lebensjahr gibt es erneut einen Höhepunkt. Dann erfolgt eine Abnahme. Nach dem 14./15. Lebensjahr nimmt die Kreativität wieder zu. Schuleintritt und Eintritt der Pubertät und der damit einhergehende Stress wirken sich somit auf kreative Leistungen negativ aus.

Erst jenseits der Pubertät - so mit 20 - holen die jungen Leute wieder auf und sind wieder vergleichbar mit den 5 bis 7-jährigen. Das ist das, was die Forschung bis jetzt herausgebracht hat, doch gibt es Ausnahmen, wie zum Beispiel Mozart, der im Alter von fünf Jahren bereits komponiert hat.

Sind gefühlsbetonte Menschen kreativer, hat Kreativität etwas mit Gefühl zu tun?

Ich glaube nicht, dass gefühlsbetonte Menschen unbedingt kreativer sind, aber Kreativität hat viel mit Gefühlen zu tun. Hier müssen wir zwei komplizierte Sachen trennen: 1. Unser Hirn besteht aus fünf Teilen, wir haben ein Vernunfthirn mit zwei Teilen, links das Hirn, das logisch, analytisch, sprachlich denkt. Rechts ein intuitives Hirn, das ohne Sprache in Bildern denkt. Wir haben dazu ein Emotionshirn, das Gefühle und Stimmungen erzeugt. Darunter ist ein Instinkthirn mit seinen Instinkten und Trieben und hinten dran das Kleinhirn, das die Bewegungen koordiniert. Kreativ sein kann man nur, wenn die fünf Hirne einigermassen koordiniert funktionieren. Die Forschung hat bis jetzt ergeben, dass kreative Menschen oft zu hohen Spannungen im Gefühlsleben fähig sind. Sie sind unstabiler als der Durchschnitt, aber sie sind nicht etwa Spinner, sondern haben gleichzeitig auch eine abnormal grosse Ichstärke, um die Spannungen im Griff zu haben und nicht daran zu zerbrechen. Wenn jemand an Spannungen zerbricht, geschieht ein Absturz in die Psychose. Kleist, van Gogh und Strindberg sind verrückt geworden. In der Regel sind die Kreativen jedoch gute Seiltänzer. Sie schwanken nach links und rechts. Sie machen einen Schritt nach vorne und einen zurück - aber sie stürzen nicht ab.

Ist Musik, Malerei oder Tanz in jedem Fall kreativ?

Nein, auf gar keinen Fall. Nehmen wir zum Beispiel Malerei. Sehr viel der "Kunst", die bis vor zwei Jahren zu höchsten Preisen angepriesen wurde, war bloss reproduktiv. Man hat produziert, was schon X-Mal gemacht worden ist. Jedes Bild erinnert an ein anderes. Ein gewisser Teil war produktiv, das heisst die Bilder waren nicht originell, nicht kreativ und nicht besonders schön. Nur ein kleiner Teil der gehandelten Bilder sind wirklich kreative Kunst. Nämlich originell, funktionell und formal geglückt. Man kann sich fragen, was ist eigentlich die Funktion eines Bildes, und ich würde antworten: Ein Bild funktioniert, wenn es mich in einen veränderten Bewusstseinszustand zu bringen vermag. Je stärker diese Zustandsveränderung, um so stärker das Bild. Die amerikanische Poetin Emily Dickinson hat einmal gesagt: "Wenn ich ein Gedicht lese, und wenn es mir das Schädeldach wegsprengt, dann weiss ich, es ist echte Poesie."

Wie sind Sie zur Kreativitätsforschung gekommen?

Ich habe 20 Jahre in der Psychiatrie gearbeitet und in denn USA und in Europa sehr viele Therapien gemacht und sehr viele Therapeuten supervidiert und ausgebildet. Dabei habe ich entsprechende Einblicke in menschliche Schicksale gewonnen. Es ist mir aufgefallen, dass es einzelne Menschen gibt, die eine schwere Krise auf originelle Art meistern, auf eine Art, die funktioniert und schön ist. Offensichtlich hat da ein kreativer Prozess stattgefunden. Diese Beobachtungen sowie eine seit früher Jugend bestehende Liebe für die Literatur und die schönen Künste haben in mir das Interesse für die Kreativität geweckt. In der wissenschaftlichen Literatur habe ich entdeckt, dass man heute noch sehr wenig über den kreativen Prozess weiss. Bis jetzt gibt es zwar Spekulationen über die Kreativität, aber wenig fundierte Forschungen. Diese Forschungen wurden in den USA gemacht, und sie haben sich vor allem mit der Frage der Persönlichkeitsmerkmale kreativer Menschen befasst. Daneben gibt es relativ wenige Studien über die Umweltfaktoren, die kreative Prozesse positiv oder negativ beeinflussen. So zeigt etwa eine Vergleichsstudie aus den USA, dass dort die katholischen Universitäten sehr viel weniger kreative Wissenschaftler hervorbringen als die nicht-katholischen Universitäten. Warum? Im katholischen Glauben lernt man, dass es gewisse Dogmen gibt, an die man blindlings glauben muss. Da hört jedes Denken auf. Man lernt hinzunehmen, was Autoritäten im Brustton der Oberzeugung verkünden. Das ist nicht der Boden, auf dem Kreativität entsteht. Kreativität entsteht durch Zweifel, Fragen, Unsicherheit, durch Suchen, durch die Freiheit, jederzeit auf den Kopf zu stellen, was vorher auf den Füssen stand.

Kann Kreativität Heilung fördern, besonders in der Psychiatrie?

Ich glaube, wer sich kreativ ausdrücken kann, kann sich dadurch im seelischen Gleichgewicht stabilisieren. Mir fällt dabei ein Brief von van Gogh an seinen Bruder Theo ein. Bekanntlich ist van Gogh seelisch abgestürzt und hat sich umgebracht. In einer Periode, in der er sich nicht ausdrükken - das heisst nicht malen konnte - hat er einmal geschrieben: "Wer sich nicht ausdrücken kann, lebt in einem schrecklichen Käfig." Wer sich nicht ausdrücken kann, kann daran erkranken. Wer sich kreativ ausdrücken kann, wird sich dabei immer wieder stabilisieren können.

Nennen Sie mir ein paar Menschen - die noch leben oder bereits verstorben sind - die besonders kreativ sind oder waren?

Unter den hochkreativen Menschen vom Typ Erfinder würde ich Thomas A. Edison nennen. Albert Einstein würde ich unter den Wissenschaftlern auswählen und unter den Künstlern Leonardo da Vinci. Alle drei haben kreative Spitzenleistungen hervorgebracht.

Wenn ich die Kultur insgesamt nehme - nicht nur Individuen sind kreativ, sondern gesamte Kulturen -, so halte ich im Bereich Kunst Japans Mittelalter als die höchste Kulturstufe, die Menschen je erreicht haben. Vom kleinsten Alltagsobjekt, vom Teelöffel über das Ritual des Teetrinkens bis hin zu Gedichten, der Malerei, der Architektur, war das ein absoluter Höhepunkt.

Bezeichnen Sie sich selbst als kreativ?

G. Guntern: Es ist immer schwierig, sich selbst objektiv zu beurteilen. Entweder man überschätzt sich narzisstisch oder man unterschätzt sich, weil man gerade in einer schlechten Stimmung ist. Wenn ich mich nüchtern einzuschätzen versuche, so dünkt es mich, dass ich im wissenschaftlichen Bereich einige kreative Ideen gehabt habe, die die Kriterien von Kreativität erfüllen. Zudem habe ich ein Modellzentrum aufgebaut, das die ganze Psychiatrie ins allgemeine Spital integriert. Dort gehört sie nämlich auch hin. Die Trennung von sogenannten somatischen, psychosomatischen und seelischen Krankheiten ist nämlich längst überholter Unsinn.

Zur Person:

Gottlieb Guntern, geboren 1939 in Biel im Goms.
Medizinstudien in Basel, Paris, Zürich und Genf.
Psychiatrische Fachausbildung in Bern, Lausanne und Philadelphia (USA).
Gründer und langjähriger Chefarzt eines medizinischen Modellzentrums in Brig. Entsprechende Erfahrung auf dem Gebiete der Forschung, der Prävention und Therapie menschlicher Probleme und der postuniversitären Fortbildung von Therapeuten in Systemwissenschaft, Kommunikationstheorie und Kybernetik.
Gottlieb Guntern arbeitet heute in der Kreativitätsforschung.
In Vorträgen, Seminaren und im projektbegleitenden Coaching berät er Spitzenleute unter den Führungskräften internationaler Unternehmen.

Interview: Sylvia Felber
Fotos: Luzius Theler


Wir reden von Menschen, die an der Mauer des Vergessens eine Kratzspur hinterlassen möchten.

Warum stehen in der Macht von Nationen und Unternehmen selten die Leute mit der höchsten menschlichen Kompetenz? Führungskräfte sind oft nur die Spitzen des Mittelmasses, aber keine Eliten. Es fehlt bei Machtmenschen das Repertoire des differenzierten Verhaltens, das ein Wesensmerkmal des kultivierten Menschen ist. Gottlieb Guntern, Psychiater und Kreativitätsforscher, legt im "persönlich"-Interview dar, warum unsere Gesellschaft besser dran wäre, wenn sie Menschen mit uberdurchschnittlichen Kompetenzen entscheiden liesse.

Interview: Oliver Prange

Wie läuft der Denkvorgang beim Menschen ab?

"Komplex und geheimnisvoll. Die Neurobiologie bat gezeigt, dass wir fünf unterschiedlich strukturierte Hirnteile haben, die unterschiedlichen Funktionen dienen. Der kreative Mensch ist fähig, mit allen fünf Hirnteilen zu denken und deren komplementäre Funktionen gut zu integrieren.

Das Kleinhirn dient unter anderem der Integration und Feinregulierung von Bewegungen sowie der Gleichgewichtserhaltung. Es reguliert die sensomotorische Intelligenz, die mit den Fingern begreift und erfasst, was mental begriffen und erfasst wird. Das Instinkthirn reguliert sämtliche Grundvorgänge, die für das Überleben der Spezies (Sex, Brutpflege) und des Individuums (Hunger, Durst, Stoffwechsel, Temperatur, Schlaf, Traum) wichtig sind. Das Emotionshirn reguliert unsere Gefühle und Stimmungen, und es fällt ichzentrierte,absolutistische und rigide Urteile. Das Vernunfthirn denkt und urteilt weltzentriert, relativistisch und flexibel, das heisst, es fragt sich, was für die Welt und nicht nur für das Ich gut ist; es ist die biologische Voraussetzung für die menschliche Kultur. Die dominante Hemisphäre des Vernunfthirns denkt logischrational, analytisch-dualistisch und in Sprache. Die nicht-dominante Hemisphäre des Vernunfthirns denkt intuitiv, ganzheitlicheinheitlich und in Bildern. Jeder Mensch hat pro Hirnteil unterschiedliche Begabungen. Aus diesen Fähigkeiten werden dank Training Fertigkeiten. Die Geigenvirtuosin Anne-Sophie Mutter besitzt neben ihrer musikalischen Intelligenz sicher eine hoch entwickelte sensomotorische Intelligenz, sonst könnte sie nicht so grossartig spielen."

Warum stehen In der Macht von Nationen und Unternehmen selten die Leute mit der höchsten menschlichen Kompetenz?

"In jeder Gruppe gibt es eine Gauss'sche Normalverteilung. Diese besagt, dass es eine Minderheit von Menschen mit niedriger menschlicher Kompetenz gibt, eine Minderheit mit hoher menschlicher Kompetenz und eine grosse Mehrheit mit durchschnittlicher Kompetenz. Wir leben heute in einer Mediokratie, weil beinahe überall Menschen mit durchschnittlicher oder unterdurchschnittlicher Kompetenz am Ruder stehen. Die Mediokratie sieht die konformistische Anpassung an eine wie auch immer geartete Mehrheitsmeinung als einen obersten Wert an, der in einer konkreten Situation unser Wahrnehmen, Denken, Fühlen, physiologisches Funktionieren und Verhalten bestimmen soll. Die Mediokratie führt somit zu einer opportunistischen Unterwerfung unter das nur vermeintlich oder de facto existierende Diktat der statistischen Mehrheit. Dies wäre nicht so schlimm, wenn unsere Gesellschaft vor mittelmässigen Herausforderungen stünde. Sie steht jedoch heute vor überdurchschnittlichen Herausforderungen; dieser Umstand schafft Probleme. Menschen mit unterdurchschnittlichen Kompetenzen werden heute vielfach von einem anständigen Sozialsystem beschützt, und das ist gut so. Leider vernachlässigen wir jedoch die Menschen mit überdurchschnittlichen Kompetenzen. Dies ist schlecht, denn aus dieser Gruppe müssten wir eigentlich unsere Führungskräfte rekrutieren; und diese Gruppe war seit jeher der Motor der Kulturevolution. Wir ziehen jedoch das Mittelmass vor und versuchen dabei, das Gesicht der Inkompetenz durch allerlei Manöver zu maskieren. So entsteht das, was ich den Maskentanz der Mediokratie nenne. Es ist ein Tanz, dessen Choreografie manchmal schwer zu durchschauen ist. "

Für Sie sind Machtinhaber generell also nur die Führer des gehobenen oder sogar des anspruchslosen Mittelmasses?

"Nicht alle, natürlich. Aber viele. Sonst sähe es heute weltweit in Kirche und Staat, in Wirtschaft und Politik, im Gesundheits- und Erziehungswesen wohl anders aus. Mediokratie züchtet Sardinen, die mitten im Schwarm ihr Heil suchen, und nicht Forellen, die solo durch das kristallklare Wasser eines Bergbachs flitzen. Grosse gesellschaftliche Herausforderungen können jedoch nur gemeistert werden, wenn Eliten - also Gruppen von Individuen mit überdurchschnittlichen Kompetenzen Führungspositionen innehaben. Wir haben im Spitzensport und Topentertainment einen wahren Elitekult entwickelt. Ausgerechnet auf zwei Gebieten, die für die Zukunft unserer Gesellschaft nicht von vitaler Bedeutung sind. Auf allen anderen Gebieten begegnen wir jedoch den Eliten mit Misstrauen oder gar mit Ablehnung. Weshalb? Weil Menschen mit überdurchschnittlichen Kompetenzen autonom denken können, ein kritisches Urteilsvermögen und Zivilcourage besitzen und sich somit dem Sog der Mediokratie entziehen."

Vielleicht erscheint es den Vertretem der hohen menschlichen Kompetenz auch nicht erstrebenswert, den Eiertanz zu vollführen, um in eine Machtposition zu gelangen?

"Betrachten wir mal den Eiertänzer George W Bush. Nach dem WTC Bombing hätte eine gescheite Strategie Schlüsselpersonen unter den wahren Schuldigen gesucht und eliminiert. Aber statt auf einer Mundharmonika das Lied vom Tod für ein paar Gangster zu spielen, drehte der Leierkastenmann gleich die grosse Kriegsorgel. In Afghanistan wurden ganze Landschaften mit Bombenteppichen belegt. Dabei wurden unschuldige Menschen getötet. Nicht intendierte Konsequenzen sind manchmal die schlimmsten Konsequenzen unseres Handelns. Wer heute Opfer schafft, kriegt morgen Täter. Wer unschuldige Opfer schafft, produziert oft erbarmungslose Täter. Diese Wechselwirkung werden wir noch über Jahrzehnte hinaus zu spüren bekommen."

Um zu den fünf Hirntellen zurückzukehren: Gibt es eine typische Konstellation, welche man bei Menschen in Machtpositionen vorfindet?

"Bei Machtmenschen überwiegt manchmal funktionell das Instinkthirn, das unter anderem Territorialverhalten und Dominanz-Submissionsverhalten reguliert. Im Emotionshirn von Machtmenschen werden vor allem Furcht, Wut und Triumph mobilisiert. Daraus resultiert eine Operationsweise, die man bereits bei den Pavianen Äthiopiens beobachten kann, die sehr viel Zeit mit gnadenlosen Hierarchiestreitigkeiten, Attacken und Gegenattacken verbringen. Es fehlt bei Machtmenschen vielfach das Repertoire des differenzierten, kontextsensitiven Verhaltens, das ein Wesensmerkmal eines kultivierten Menschen ist."

Und wie ist es mit der Intuition, ohne die man die Situation gar nicht wirklich begreifen kann?

"Wer vorwiegend analytisch denkt, im Aktionsmodus operiert und unter Dauerstress leidet, blockiert den mentalen Rezeptionsmodus. Die Antennen der Wahrnehmung, die Signale aus Innenwelt und Aussenwelt empfangen, werden eingezogen. Dadurch wird die Intuition gehemmt. Man nimmt komplexe dynamische Prozesse nur noch in abgeschotteten Mikroeinheiten wahr. Damit fehlt die Übersicht über das Ganze. Dies ist der Sachverhalt, den man in Wirtschaft und Politik heute vielfach beobachtet."

Ist vielleicht gerade deshalb der Griff nach der Macht für jene Menschen so wichtig, weil es ihnen an tiefer Selbstsicherhelt fehlt und sie diese durch die Anerkennung, die elne ranghohe Position mit sich brlngt, zu erhalten hoffen?

"Viele Machtmenschen verwechseln ihre Rollenautorität mit der Autorität, die auf der persönlichen Kompetenz beruht. Schauen Sie mal im Fernsehen richtig hin, wenn eine Gruppe von Machtträgern auftritt, zum Beispiel Politiker oder Bürokraten, die ihre Autorität dem Apparat verdanken, der ihnen Brot und Prestige verleiht. Diese Leute sehen manchmal wie uralte Echsen aus. Figuren, die im atavistischen Ernst Kiefer malmen und Fäuste ballen. Machtstreben ist eben ein ganz primitives Streben, das im Verlaufe der biologischen Evolution bereits auf dem Niveau von Stechmücken und Wespen auftritt."

Wle halten es jene von Ihnen beschriebenen Menschen In Ihrer eigenen Haut aus?

"Machthungrige Psychopathen werden oft sehr ait. Sie funktionieren wie Blitzableiter, die eine Umweltspannung aufnehmen und diese sogleich erden, ohne dabei in ihrer Struktur verändert zu werden. Im Unterschied zu Blitzableitern sind sie aber auch noch Spannungsgeneratoren. Indem sie aile Spannung sogleich erden, machen sie ihre Umwelt kaputt. Ihre Mitarbeiter entwickeln hohen Blutdruck, Magengeschwüre, Angstsymptome und Depressionen. Machthungrige Psychopathen sind immun gegen Stress, weil sie diesen sogleich abreagieren. Ihnen ist wohl in ihrer Haut, solange sie die Kraft und Möglichkeit haben, auf andere Menschen einzudreschen."

Wie soli idealerweise ein Mensch in einer Machtposition sein?

"Wir haben heute in den verschiedenen Bereichen unserer Gesellschaft zu viele clevere Macher, aber zu wenig weise Menschen, die gründlich denken, bevor sie handeln. Wir haben zu viele ehrgeizige Spezialisten für den spektakulären Sprint und zu wenig reife Menschen, welche fähig sind, die Einsamkeit des Langstreckenläufers mit stoischer Geduld zu ertragen. Wir haben zu viele Köpfe, die ihr wahres Gesicht aus mediokratischen Gründen dauernd hinter einer Perfektionsmaske verstecken und wie hackenknallende Kasino-Offiziere aus der Kaiserzeit bereits: `Ailes klar!' schreien, bevor sie überhaupt begriffen haben, worum es eigentlich geht. Wir haben zu viele tatenfrohe Macher, die sogleich `ailes im Griff' haben wollen. Uns fehlt es allenthalben an Führungskräften, die begreifen, dass ein zwischenmenschliches Beziehungsnetz verletzlicher ist als ein Spinnennetz und dass deshalb Behutsamkeit angezeigt ist, wenn man dieses Netz richtig zum Schwingen bringen will. Es fehlt uns an weitsichtigen Menschen, die verstehen, dass Subtilität und Anstand im Umgang mit anderen Menschen von eminenter strategischer Bedeutung sind."

Herr Guntern, im Alter von 50 Jahren verilessen Sie Ihren Job als Chefarzt der Psychiatrle, um sich ausschilesslich der Kreativitätsforschung zu wIdmen und Coach auf dem Geblet des so genannten kreativen Leadership zu werden. Warum?

"Ich betrieb als Psychiater mehr als 20 Jahre lang System-Therapie, welche erlaubt, komplexe dynamische Interaktionsprozesse zu begreifen und zu verändern. In meinen eigenen Therapien mit Ehepaaren, Familien und Gruppen sowie in den Therapien der Therapeuten, die ich ausbildete, stellte ich mit der Zeit fest, dass es in Humansystemen unabhängig von der offiziellen Diagnose - Neurose, psychosomatische Krankheit, Psychose, Sucht, aggressiv-destruktives Verhalten - erstaunliche Gemeinsamkeiten gibt. Paare und Familien, die Index-Patienten mit den soeben erwähnten Symptomen und Syndromen hervorbringen, sind oft unfähig, sich gegenseitig zu inspirieren und zu motivieren. Mit anderen Worten, es fehlt ihnen an Leadership. Sie sind hingegen fähig, sich gegenseitig dauernd zu disqualifizieren und herunterzumachen. Sie wiederholen steril und stereotyp Lösungsansätze, die sich seit Jahren nicht bewährt haben, und sind somit unfähig zur kreativen Problemlösung. Diese Einsicht brachte mich dazu, die internationale wissenschaftliche Literatur auf dem Gebiet von Leadership und Kreativität zu studieren. Dabei fiel mir auf, dass es auf diesen beiden Forschungsgebieten kaum systemwissenschaftliche Ansätze gab. Diesen Ansatz zu entwickeln fand ich eine reizvolle Herausforderung, denn mir wurde klar, dass die Förderung kreativer Leadership-Prozesse die beste Prävention der Zustands- und Krankheitsbilder sein müsste, die ich seit Jahren behandelte. Dazu kam, dass mich das Geheimnis der menschlichen Kreativität bereits seit meiner Jugendzeit fasziniert hat."

Wie steht es eigentlich mit der psychoanalytischen Theorie von Sigmund Freud, die auf dem Unbewussten, der Verdrängung und der frühkindlichen Sexualität fusst und davon ausgeht, dass man vergessene Ereignisse Ins Bewusstsein bringen musa, um sie aufarbeiten zu können.

"Die Psychoanalyse ist obsolet und hat als Therapieform schon zu Beginn nicht viel getaugt. Freud war ein dürftiger Ethologe. Dem kindlichen Sextrieb schrieb er zu viel Bedeutung zu. Explorations-, Bewegungs- und Gestaltungstrieb hat er übersehen. Der Denkansatz von Freud postulierte, dass die in der Gegenwart ablaufende rein spekulative Rekonstruktion von Erlebnissen in der Vergangenheit helfen würde, die Gegenwart besser zu verstehen und die Zukunft besser zu gestalten. Was dabei herauskam, hat der Schriftsteller Karl Kraus bereits zu Beginn des letzten Jahrhunderts vorausgesagt, als er ironisch feststellte: `Die Psychoanalytiker finden mit Erfolg die Eier, die sie vorher selber versteckt haben.' Mit anderen Worten, sie finden, was sie in die Patienten hinein projizieren. Hinzu kommt die Erkenntnis der Neurobiologie und Gedächtnisforschung, die bestätigt, was kritische Geister rein empirisch schon lange wussten. Wenn man durch endlose Repetitionen bestimmte Informationssignale immer wieder durch dieselben Neuronennetze hindurchjagt, stabilisiert man dadurch die entsprechenden Erinnerungen an frühere Erlebnisse. Wer dies zwanghaft tut, lötet sich selbst in der Vergangen-heit fest. Wie soll sich ein im ichzentrierten Retrolook paralysierter Mensch in der Gegenwart bewegen, wie die Zukunft planen, wie sich als sozial kontextsensitives Wesen entwickeln? Eine vernünftige Therapie tut, was schon der gesunde Menschenverstand

empfiehlt. Sie baut interneuronale Vernetzungen und damit Ideengebilde auf, die noch nicht existieren, die jedoch wichtig sind für das Überleben und eine wünschenswerte Entwicklung. Sie studiert die Gegenwart, entwirft Ziele für die Zukunft, entwickelt Strategien und mobilisiert Ressourcen, um wichtige Ziele erfolgreich zu erreichen."

Wie kamen Sie dann auf die Idee, In Zermatt die Stiftung für Kreativität und Leadership namens CREANDO zu gründen?

"Meine Frau und ich haben die CREANDOStiftung in Brig bereits vor 23 Jahren gegründet. Die Stiftung hat ursprünglich PostGraduate Teaching Programs in Systemwissenschaft und Systemtherapie für ausgebildete Therapeuten aus Europa angeboten und internationale Symposien zu Themen aus der kreativen Wissenschaftsfront verschiedener Disziplinen organisiert. Als ich dann als Chefarzt ausstieg, wollten wir ein Symposium entwickeln, das es auf der internationalen Szene noch nicht gab. Es sollte transdisziplinär und transkulturell und dem Thema des kreativen Leadership gewidmet sein und Persönlichkeiten mit einem hervorragenden Leistungsausweis aus Wirtschaft, Kunst und Wissenschaft als Referenten einladen. Es soute sich nicht in mono-disziplinärer Weise dem Endprodukt des kreativen Prozesses widmen, wie dies beispielsweise Filmfestivals, Wissenschaftskongresse und Erfindermessen tun, sondern sich dem kreativen Prozess widmen, der von der ersten vagen Idee liber komplexe Entwicklungspfade hin zum Endprodukt führt. Inzwischen organisieren wir bereits das 17. Symposium, und es wird nunmehr in Interlaken stattfinden."

Wie schafften Sie es, diese Menschen für CREANDO zusammenzubringen (siehe Kasten auf Seite xx)?

"Dies war anfangs schwierig. Aber unsere Idee war gut genug, um gleich zu Beginn Leute vom Kaliber Bines Gabriel Garcia Mârquez, Biner Liv Ullmann Oder Jane Goodall zu begeistern. Mit der Zeit haben wir ein gutes soziales Netzwerk und einen soliden Ruf erworben. Heute helfen uns zufriedene Referenten, neue Referenten zu rekrutieren."

Haben Sie bei diesen kreativen Geistern etwas wie einen gemeinsamen Nenner feststellen können?

"Alle Menschen, die grosse kreative Leistungen erbringen, haben hohe Leistungsstandards und Qualitätsansprüche. Sie haben eine solide Wertorientierung und orten ihre Ziele auf einer klar definierten Wertskala. Sie besitzen eine hohe Imagination, eine gute Intuition, einen sehr kritischen Geist. Sie sind autonom und zeigen Zivilcourage. Sie besitzen eine erstaunliche Frustrations- und Stresstoleranz und ein enormes Durchhaltevermögen. Sie sind wie Löwinnen, welche die Beute nicht loslassen, in die sie einmal ihre Zähne geschlagen haben.

Genialen kreativen Geistern geht es darum, ein einmaliges und für die Gesellschaft wertstiftendes Werk zu vollbringen. Sie erhalten ihre wahre Bestätigung aus der Bedeutung, die ihr Werk für die Gesellschaft hat, und nicht aus dem unmittelbaren eigenen Lustgewinn."

Danach ist hoch kreativen Geistern die Beurteilung der Aussenweit wichtiger als etwa der eigene dadurch ausgelöste Selbstfindungsprozess. Ist dem wirklich so?

"Wir reden nicht von alarmierten Äffchen, die von Ereignis zu Ereignis, von Party zu Party, von Telefonat zu Telefonat hasten. Wir reden von Menschen, die an der Mauer des Vergessens eine Kratzspur hinterlassen möchten. Das grösste Kompliment für einen hoch kreativen Menschen ist es, wenn sein Werk von jenen Zeitgenossen anerkannt wird, die es kompetent beurteilen können."

Wenn jemand anfängt mit dem Schreiben, mit dem Muslzieren, mit dem Forschen, denkt er dann wirklich bereits an die mögliche gesellschaftliche Bedeutung, oder liegt der Ursprung der Schaffenskraft nicht vielmehr in dem beständigen Antrieb einer allfälligen Unerfülltheit? Ernest Hemingway soll gesagt haben, das wichtigste Kapital eines Schriftstellers sei eine unglückliche Kindheit.

"Selbszufriedenheit und Kreativität stossen einander ab wie Öl und Wasser. Eine unglückliche Kindheit kann auch ins Mittelmass oder ins totale Versagen hineinführen. Kreativität besitzt eine transzendierende Kraft; sie will das Herkömmliche, das was man bereits ist, übersteigen. Die Kreativität beginnt vielfach mit der Neugierde. Auch mit der Unzufriedenheit über das, was man antrifft. Aber während der Nörgler nur seiner privaten Unzufriedenheit Ausdruck gibt, will der Kreative Werte für die Menschen und die Welt schaffen, in der er lebt. Er hat genügend Fantasie, um sich Alternativen zum Gegebenen vorzustellen. So kombinieren sich die vom Emotionshirn produzierte ichzentrierte Motivation und die vom Vernunfthirn produzierte weltzentrierte Motivation. Ein totaler Egoist ist so wenig kreativ wie ein totaler Altruist."

Beethoven soll lelcht paranold, Mozart depressiv gewesen sein.

"Beethoven war sehr misstrauisch, das ist normal bei schwerhörigen Leuten. Mozart war alkoholabhängig, da kommt es auch zu schwermütigen Verstimmungen. Doch die entscheidende Frage lautet: Wie viele Säufer schreiben ein so schönes Requiem wie er? Es war eine Zeitlang Mode, überall Pathologie zu orten, doch diese aus historischer Distanz gefällten Diagnosen halten einer kritischen Beobachtung selten stand. Wer kreativ ist, ist weder neurotisch total verbogen noch psychotisch gebrochen. Er ist sensitiv und verletzlich, aber er verfügt gleichzeitig über grosse Abwehrkräfte gegen Bedrohungen. Hölderlin, Schumann und Nietzsche hörten auf, kreativ zu sein, als sie psychotisch wurden. Es gibt zwar eine Koexistenz von Psychose und Kreativität, wie etwa in der MalereiZeichnerei von Aloyse, Adolf Wölfli und Louis Soutter. Aber diese Kombination ist selten und die kreativen Resultate dieser Kombination zeigen spezifische Eigenheiten."

Wodurch wird Kreativität verhindert?

"In einem meiner Bücher habe ich sieben Mechanismen beschrieben, die den offenen Geist schliessen und damit bei Individuen, in Teams und ganzen Bevölkerungen kreative Prozesse verunmöglichen.

Ein erster Mechanismus ist ein übertriebener Glaube an die allein selig machende Kraft des rationalen Denkens. Es gibt Menschen, oft von hoher Intelligenz und überdurchschnittlich guter Schulbildung, die sich beim Denken, Planen und Entscheiden vor allem, wenn nicht gar exklusiv, auf das logischdeduktive Denken und rationale Erklären verlassen. Dieses Denken ist fähig, aus vorgegebenen Prämissen logisch korrekte Schlüsse zu ziehen. Die Schwäche dieses Denkens liegt darin, dass es grundsätzlich steril ist. Es schafft nichts Neues, sondern entwickelt nur, was in den Prämissen bereits in logischer Implikation verborgen liegt.

Ein zweiter Mechanismus besteht darin, dass man sich in allen Lebenssituationen auf das analytisch-dualistische Denken verlässt. Die Stärke dieses detailzentrierten Denkens liegt darin, dass es uns hilft, Komplexität zu reduzieren, indem es diese in immer kleinere Bestandteile zerlegt. Die Schwäche liegt darin, dass es wie ein Skalpell ins Gewebe des Seins hineindringt und damit die Beziehungen zerstört, die Fäden, die dieses Gewebe zusammenhalten.

Ein dritter Mechanismus ist, dass man sich zu sehr auf das quantitative Denken verlässt und sich deshalb blindlings an Facts and Figures klammert. Bei der Kreativität geht es indessen vielfach um Soft Issues. Ideen, Werte, Überzeugungen, Motivationen, Stimmungen, Fantasie und Intuition spielen eine wichtige Rolle. Ein vierter Mechanismus ist die fanatische Zielfixierung, in welcher der Mensch in der Diretissima auf das Ziel losgeht. Dabei wird er in der Regel blind für alles, was scheinbar nicht unmittelbar der Zielerreichung dient. Wenn der Mensch Heu in der Scheune haben will, wird sein Kopf zur Sense, die auf Biner Blumenwiese nur Gras wahrnimmt, das man mähen kann. Ein fünfter Mechanismus ist die unkontrollierte Aggression im kompetitiven Umgang mit anderen Menschen. Ein Mensch, der dauernd mit geballten Fäusten durch die Gegend rennt, verliert bald einmal jegliches Fingerspitzengefühl und ist damit `out of touch with realitiy'. Ein sechster Mechanismus ist die dauernd auf konkrete Details fokussierte Aufmerksamkeit. Kreative Leistungen entstehen jedoch nur, wenn die An tennen der Wahrnehmung ununterbrochen in frei schwebender Aufmerksamkeit kreisen. Ein siebter Mechanismus ist das übertriebene Interesse an sekundären Gratifikationen wie Prestige, Karriere, Geld, Macht, die nichts mit der zu lösenden Aufgabe zu tun haben. Es gibt noch andere Mechanismen, aber diese können wir hier aus Zeitgründen nicht beschreiben."

Wer im Leben die richtigen Entscheidungen treffen will, sollte folglich darauf achten, möglichst aile Hirnteile zu integrieren?

"Da die biologische Evolution bei uns fünf Hirnteile entwickelt hat, wird sie sich wohl etwas dabei gedacht haben. Spass beiseite, wir können in Biner komplexen Welt nur dann überleben und uns richtig entwickeln, wenn wir die komplementären Funktionen der fünf Hirnteile richtig integrieren. Wer mit Biner funktionellen Hirnamputation ein Hindernisrennen bestreiten will, wird stolpern und auf die Nase fallen."

CREANDO findet das nächste Mal staff vom 27. September bis 1. Oktober 2003 in Interlaken zum Thema "Success and Failure in Creative Leadership". Infos sind zu erhalten unter www.creando.org. Soeben ist der Roman "Himbeer-Hulda" von Gottlieb Guntern erschienen. Infos: www.gottlieb.guntern.org


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