Patrice Vidon (CNCPI) : « Nos entreprises négligent l'arme du brevet »
Patrice Vidon est président de la compagnie nationale des conseils en propriété industrielle (CNCPI). Depuis bientôt un an, la CNCPI se mobilise contre le protocole de Londres.
Que préconisez-vous pour augmenter les dépôts de brevet français ?
En réalité, tout le monde sait que la baisse des coûts ne changera pas grand-chose en France. Quelque 75 % des entreprises françaises ne déposent jamais de brevets, alors que le coût des brevets est deux fois moins élevé en France que dans les autres pays. Les entreprises, et particulièrement les PME-PMI, ne savent pas se servir de l'outil du brevet. En outre, le noeud du problème se trouve dans le retard européen en recherche et développement : 1,9 % du produit intérieur brut en Europe, contre 2,8 % aux Etats-Unis et 3,1 % au Japon. Par ailleurs, il faut former et sensibiliser les entreprises à la propriété intellectuelle. Plus on parlera de brevet et plus la France en déposera. Les conseils en propriété industrielle multiplient les initiatives par des conférences ou encore en lançant un prix de la propriété industrielle auprès de l'ensemble des grandes écoles françaises. Les efforts des pouvoirs publics pourraient aussi être davantage portés dans ce sens.
Le Figaro, lundi 2 juillet 2001, Jacques-Olivier Martin
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