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Les designs mieux protégés des contrefaçons
Les dessins et modèles industriels sont rebaptisés « designs » dans la révision
totale d'une loi centenaire. Le Conseil des Etats l'a approuvée à l'unanimité.
Après le National en mars, le Conseil des Etats a approuvé hier, à l'unanimité, la
révision totale de la loi sur les dessins et modèles industriels, qui date de 1900. On parlera désormais
de designs, afin d'étendre la protection légale à tout produit offrant une présentation
nouvelle et originale. Et cette protection pourra durer 25 ans.
Impulsion du privé
Ce sont les milieux économiques qui se sont lancés, dès 1993, dans l'élaboration d'un
projet de révision qui devenait urgent. A la fin du XIXe siècle, on a répondu aux intérêts
dominants de la broderie, du tissage et de l'industrie horlogère. Aujourd'hui, le besoin de protection concerne
aussi la forme d'une bouteille ou le motif d'une cravate.
Le marché offre en effet souvent des produits de qualité comparable, le consommateur faisant ainsi
davantage son choix en fonction de la présentation extérieure que de l'aspect fonctionnel. Du coup,
les entreprises tentent de se profiler en utilisant le design comme un instrument de marketing primordial, d'où
la nécessité d'une protection modernisée.
Aussi pour l'emploi
En l'occurrence, l'impulsion donnée à cette adaptation législative par l'économie privée
n'a pas rencontré d'opposition à gauche : la lutte contre les contrefaçons est aussi un moyen
de créer et de maintenir des emplois.
Même les linguistes traditionalistes ont fini par admettre que le mot « design » traduisait mieux
que d'autres une réalité actuelle.
La révision n'est pas laxiste pour autant. Un design n'est pas seulement digne de protection juridique s'il
est nouveau : il doit aussi être original, c'est-à-dire présenter un minimum d'esprit inventif
et donner une impression générale qui le distingue réellement d'autres designs comparables
et déjà enregistrés.
Jusqu'à 25 ans
La protection initiale accordée aux produits répondant à ces exigences sera de cinq ans, période
renouvelable quatre fois, donc jusqu'à 25 ans au maximum (actuellement 15 ans). Les moyens de droit civil
et de droit pénal sont précisés et correspondent aux autres textes légaux de propriété
intellectuelle (brevets, marques).
Dans la foulée, le Conseil des Etats a approuvé la récente adaptation de l'Arrangement de
La Haye (de 1925), qui permet une protection des designs au niveau international, du moins au sein de la trentaine
de pays qui y ont adhéré. Bien que non contesté, le dossier retourne au National pour quelques
divergences mineures.
François Nussbaum, La Liberté, 12.06.2001
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