The Swiss Center in Shanghai

Le Swiss enter fribourgeois verra le jour a Shanghai «comme revu»

Remis en cause lundi lors de l'inauguration du Swiss Business Hub de Pékin, le Swiss Center Shanghai ne sera pas réévalué, comme l'a proposé Balz Hësly, le président de l'Office suisse d'expansion commerciale. «Röstigraben» à la sauce chinoise...

Le Swiss Center de Shanghai (SCS) doit être réévalué. L'idée n'est pas convaincante.» Les propos, que Balz Hôsly, président de l'Office suisse d'expansion commerciale (OSEC), a lâché lundi lors de l'inauguration du Swiss Business Hub de Pékin, ont le mérite d'être clairs (La Liberté d'hier). En gros, pour le patron de ce service payé par la Confédération, le centre «fribourgeois» destiné à faciliter l'accès du marché chinois aux entreprises suisses, un projet initié par le canton de Fribourg et sa Chambre de commerce, doit laisser sa place à ses grands frères «fédéraux» et «officiels» de la capitale chinoise et de Shanghai. Hong Kong devrait ouvrir prochainement.

On s'en doute, le discours du président de l'OSEC n'a pas laissé insensible André Uebersax, directeur de la Chambre cantonale de commerce et président de la Fondation Swiss Center, qui chapeaute la réalisation. D'autant que le SCS est en rodage depuis une année et que son bâtiment, devisé à 2,9 millions de francs, devrait ouvrir ses portes à la fin de l'année: «Je laisse à Monsieur Hösly la responsabilité de ses propos», lance-t-il un brin irrité. «Pour nous,notre projet n'est pas remis en cause. Il avance comme prévu. Le Hub pékinois ne nous coupe pas l'herbe sous les pieds.»

PRESTIGE ET ORGUEIL

Faut-il voir dans ce qui ressemble à une entreprise de démolition du concept fribourgeois une nouvelle preuve du fossé qui sépare les Alémaniques et les Romands de Chine? Une sorte de «Röstigraben» à la sauce chinoise, comme l'avait constaté La Liberté lors d'un reportage sur place (28 novembre 2001)? André Uebersax opine du chef. Pour lui, il est évident que le projet initié en 1996 par le canton a été pris de haut par les Suisses allemands actifs dans le futur grand d'Asie. Un point de vue que confirmait en novembre 2001 Nicolas Musy un entrepreneur romand établi en Chine depuis le milieu des années 1980. Il est aussi un des deux consultants du SCS. La raison? Des Zurichois avaient eu le même projet que les Fribourgeois, expliquait un chef d'entreprise romand rencontré à Pékin. Surtout, ils n'avaient pas accepté qu'un petit canton le réalise avant eux. Question de prestige politico-économique et d'orgueil.

«On constate aussi qu'il n'y a pas de dialogue possible avec nos instances fédérales de promotion économique à l'étranger», poursuit André Uebersax. Et de déclarer qu'il avait écrit à Balz Hösly pour lui proposer un espace dans le SCS. En vain. «Il ne m'a même pas répondu à ma lettre. L'OSEC n'a pas voulu tenir compte de notre projet. Voilà tout.»

Il ne faut pas oublier non plus que le nombre d'entreprises à croix blanche, qui voudront tenter l'aventure chinoise ne sera pas extensible à volonté. En d'autres termes, le marché sera peut-être trop petit pour deux organisations offrant les mêmes services. Cette concurrence n'effraie pas trop André Uebersax: «Nous gérons déjà une bonne dizaine de mandats. D'autres vont suivre. L'avenir nous donnera raison.»