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2010 |
L'EPFL met au point une caméra révolutionnaire
Les chercheurs se sont inspirés de la structure de l'oeil de la mouche
«Avec cette caméra, nous résolvons deux problèmes majeurs rencontrés avec les caméras traditionnelles: celui de l'angle de prise de vue, qui n'est plus limité grâce à la capacité de filmer à 360 degrés, et celui de la profondeur de champ grâce à la 3D», explique le professeur Pierre Vandergheynst. Ce dernier a dirigé, en compagnie de Yusuf Lebleci, l'équipe de chercheurs du Laboratoire de traitement des signaux et du Laboratoire des systèmes électroniques de l'EPFL, qui vient de mettre au point une caméra révolutionnaire. Les scientifiques se sont inspirés de la structure de l'œil de la mouche pour développer un appareil hémisphérique capable de prendre des clichés et de filmer tout ce qui l'entoure, et en 3D, pour le restituer ensuite sans distorsion. Un brevet a été déposé.
Les recherches avaient commencé l'an dernier, avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et un budget de seulement 470 000 francs pour trois ans.
La nouvelle caméra, selon l'EPFL, devrait être l'outil idéal, entre autres, pour les téléconférences, la surveillance de lieux divers, l'équipement de robots ou de véhicules, le tournage de scènes dans la réalisation d'un film ou la création des décors de jeux vidéo.
AP/P.B. - 24 heures - 10.12.2010 |
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Le premier véhicule à air comprimé suisse
Le premier véhicule à air comprimé «made in Switzerland» verra le jour en mars 2011. Les travaux d'installation d'une chaîne de montage débutent ce mois d'octobre dans les locaux de l'ancienne usine Boillat du groupe Swissmetal à Reconvilier (BE). «Pendant une année environ, cette chaîne de production préindustrielle nous permettra de sortir d'usine 150 véhicules par mois», a communiqué hier
Me Henri-Philippe Sambuc, promoteur du projet de la société Catecar SA. Objectif: produire ensuite 700 de ces mini-automobiles urbaines par mois. L’autonomie du premier modèle, l'Airpod, avoisine les 200 kilomètres. Il ne pollue pas et émet aucune émission de CO2. Coût estimé: entre 10'000 et 15'000 francs.
ATS - La Liberté - 7 octobre 2010 |
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Le rêve du mouvement perpétuel
Depuis des siècles, les inventeurs s'évertuent à construire une machine qui, une fois mise en marche, reproduirait son mouvement à l'infini. Impossible!» rétorquent les physiciens. Un verdict qui ne fait qu'alimenter la quête du mouvement perpétuel.
Attacher deux aimants à un grand mât, monter le tout sur une locomotive, court-circuiter avec un tisonnier, et le tour est joué ! Dans le livre pour enfants de Michael Ende, «Jim Bouton et Luca le chauffeur de locomotive », le héros assemble sa machine en un tour de main avant de parcourir monts et déserts avec son ami Jim Bouton. Ce fabuleux engin peut roula en arrière, nager, plonger, voler, le tout sans combustible. Son nom : la perpétumobile.
Voilà huit siècles que l'homme rêve d'un appareil se mouvant tout seul, indéfiniment sans perte d'énergie. Sorte de miracle énergétique, il permettrait de surmonter l'immobilité, de créer de l'énergie à partir du néant, d'éliminer l'effort. Mais depuis que le médecin et physicien Julius Robert von Maye a énoncé il y a 165 ans sa loi de la conservation de l'énergie, la science a tranché le
mouvement perpétuel est impossible. Les bricoleurs et inventeurs en tous genres ne se déclarent pas vaincus pour autant, et leurs échecs répétés ne font qu'alimenter la quête du mouvement perpétuel.
L'homme veut dépasser ses limites
L'historien des sciences Ernst Peter Fischer parle d'une « addiction au mouvement perpétuel ». Selon lui, celle-ci serait dans la nature humaine : « L'homme est un animal qui reconnait ses limites et cherche à les dépasser. » Pour franchir des distances sur terre, sur l'eau et dans les airs, il a inventé toutes sortes d'engins ; des télescopes lui permettent d'observer l'infiniment grand ; des microscopes, l'infiniment petit. Aucun revers
pratique ni aucune réfutation théorique ne peut freiner cet instinct. L'appareil à mouvement perpétuel est l'ultime limite à dépasser.
Cet attrait particulier exercé par le perpetuum mobile tient aussi à notre fascination pour le cyclique : «Le ciel est rempli d'orbites, nous parlons de cycle de la vie et, selon une théorie cosmologique, une nouvelle phase de contraction-expansion de l'univers serait même prévue. » De toute évidence, le cycle infini nous attire irrésistiblement. Peut-être n'est-ce donc pas un hasard si la première tentative documentée
de mouvement perpétuel a eu lieu en Inde, pays où la vie est considérée comme un cycle de renaissances successives. Vers 1150, l'astronome et mathématicien Bhäskara y décrit une roue en bois dotée de rayons creux remplis de mercure. Comme le liquide dense était plus éloigné du centre d'un côté que de l'autre, la roue devait tourner à l'infini sans action extérieure.
Finie, la conception antique du monde
Moins d'un siècle plus tard, l'architecte français Villard de Honnecourt construit un dispositif similaire entrainé par un nombre impair de maillets mobiles. Après une halte en Orient, l'idée du perpetuum mobile fait ainsi son apparition en Europe. Jusque-là, l'Occident n'y avait pas songé. Aristote avait exclu tout mouvement infini en dessous de la Lune, affirmant que seules les constellations tournaient éternellement les unes autour des autres.
Mais à partir du Xllle siècle, les hommes tentent de reproduire sur Terre le mouvement perpétuel céleste, rompant ainsi avec la conception antique de l'univers.
Même Léonard de Vinci succombe à la fascination du mouvement éternel. Dans son carnet de notes, il dessine des machines auto-alimentées et un dispositif utilisant l'air chaud d'une cheminée pour faire tourner une broche. Publiquement, il se distancie toutefois de l'idée : «Ô spéculateurs du mouvement perpétuel, que de vains desseins en une telle recherche vous avez mis au jour ! Allez avec les chercheurs d'or !»
Ces critiques venues d'en haut ne découragent pas les bricoleurs de la Renaissance. De plus, un autre génie, Galilée, relance leur motivation: il proclame que la mécanique est la même partout, sur Terre comme dans le ciel, mettant ainsi fin à la division aristotélicienne de l'univers. Mais alors, le mouvement perpétuel serait donc possible ici-bas ?
L'énergie, synonyme de pouvoir
«La philosophie de la nature était certainement l'une des causes de la fascination pour le perpetuum mobile », explique Friedrich Steinle, historien des sciences à l'Université technique de Berlin. « L'autre était, bien sûr, son application pratique. » Tout comme aujourd'hui, l'accès à l'énergie signifiait pouvoir et richesse. Pendant des millénaires, l'homme a dû se contenter de sa force musculaire, un cinquième
d'un cheval-vapeur. Après la fin de la dernière ère glaciaire, l'invention de l'agriculture et de l'élevage révolutionne l'approvisionnement énergétique. Des chevaux et des bœufs tirent charrues et carrioles, les hommes disposent de plus d'énergie que jamais auparavant. Des villes naissent, la société s'offre des artistes, des architectes, des maitres d'ouvrage et des écrivains. Sous l'effet de cette énergie
excédentaire, la civilisation s'épanouit. Et si cette énergie devenait inépuisable ? Rien d'étonnant à ce que les cours européennes des XVII' et XVIlle siècles s'intéressent au mouvement perpétuel. Même si elles ne garantissent pas la suprématie énergétique, ces machines munies de petites roues, de leviers et de marteaux sont très divertissantes. A chaque fois, l'impatience est grande : la machine
va-t-elle bouger? Une aubaine pour les malins ! Le plus célèbre, un inventeur saxon, codifie d'abord son nom au moyen de lettres inscrites autour d'une roue : Bessler devient «Orffyre» avant d'être latinisé pour former le mystérieux Orffyreus. Il construit ensuite une machine censée maintenir en mouvement une grande roue en bois à l'aide de cordes. Dans le château du landgrave de Hesse-Cassel, il met l'engin en route et verrouille
les portes de l'atelier pendant deux semaines. Lorsqu'il les rouvre, surprise : la roue tourne ! Le physicien anglais David Jones reste persuadé qu'Orffyreus n'était qu'un habile tricheur. Si le mécanisme interne de l'appareil n'a pu être élucidé, c'est surtout parce que l'inventeur le dissimulait derrière des tentures.
En 1775, l'Académie royale des sciences, à Paris, en a assez de toutes ces inventions abracadabrantes. Sur la seule base des faits empiriques négatifs, en l'absence de toute réfutation théorique, elle condamne les recherches sur le mouvement perpétuel. « C'était une décision étonnamment dure », souligne Friedrich Steinle.
La communauté scientifique clôt le débat
Julius Robert von Mayer fournit la théorie en 1845. Lui-même a œuvré sur le mouvement perpétuel avant de comprendre son erreur. Il formule le principe de la conservation de l'énergie selon lequel, dans un système fermé, la somme des énergies reste la même : rien ne se crée, rien ne se perd. D'un point de vue scientifique, le perpetuum mobile avait vécu.
«A partir de ce moment-là, quiconque persistait dans cette voie s'excluait automatiquement de la communauté scientifique », explique Friedrich Steinle. Une situation qui, selon Ernst Peter Fischer, en séduisait plus d'un : « L'esprit de contradiction a maintenu l'idée en vie. » Le poète Paul Scheerbart est l'un de ces originaux. En 1908, il transforme sa buanderie en atelier dédié au perpetuum mobile, au grand dam de son épouse
qui ne voulait plus entendre parler ni d'inventions ni de roues.
Bien qu'elles tournent en rond depuis des siècles, les recherches sur le mouvement perpétuel n'auront pas été inutiles à la science. «De folles entreprises peuvent apporter de grandes révélations », affirme Ernst Peter Fischer. Après tout, la conservation de l'énergie, premier principe de la thermodynamique, est le résultat de la quête du perpetuum mobile. De même que le deuxième principe selon lequel
l'entropie, c'est-à-dire le désordre, augmente sans cesse. En d'autres termes, il n'est pas possible de transformer de la chaleur en une énergie supérieure comme l'électricité sans autre apport énergétique. Par conséquent, les constructions censées fonctionner à l'infini par la seule chaleur ambiante sont vouées à l'échec. Enfin, les expérimentations effectuées pour réaliser l'impossible
ont contribué à la mise au point d'une invention bien concrète : la machine à vapeur.
Aujourd'hui encore, la science se surprend parfois à croire à l'existence d'un paradis énergétique. En 1989, la «fusion froide » a ainsi mis en émoi le monde de la recherche. Deux chimistes affirmaient avoir fait fondre des noyaux atomiques à température ambiante. Une fusion nucléaire dégage certes de l'énergie, mais cette réaction nécessite normalement un énorme apport calorifique ou un rayonnement
laser extrêmement puissant. Sans cette consommation d'énergie, la fusion deviendrait une sorte de mouvement perpétuel. Des chercheurs du monde entier ont tenté de reproduire l'expérience. En vain !
Un eurêka grâce à la supraconductivité?
Aujourd'hui, la supraconductivité est le phénomène qui se rapproche le plus du mouvement perpétuel. A l'intérieur de matériaux spécifiques extrêmement refroidis, le courant peut circuler indéfiniment, car aucune résistance électrique ne s'y oppose. Bien sûr, un apport d'énergie est nécessaire pour le refroidissement, mais il est de moins en moins important : tandis que le premier supraconducteur ne fonctionnait
qu'à moins 269 degrés Celsius, le meilleur conducteur céramique actuel cède toute résistance dès moins 135 degrés. «Si l'on découvrait un matériau devenant supraconducteur autour de zéro degré, ce serait une véritable sensation, précise Ernst Peter Fischer. C'est la forme de mouvement perpétuel que les chercheurs ont le plus de chances d'atteindre un jour. »
Pourtant, quelques individus et sociétés tentent encore l'impossible. En 2007, l'entreprise irlandaise Steorn a présenté sur Internet une machine qui ressemblait étonnamment au modèle de Bhäskara du XIIe siècle : une roue en plexiglas munie d'aimants. Le monde entier l'a constaté : elle ne fonctionne pas.
Mais la prochaine machine à rotation infinie est surement déjà en projet. Le concept même est manifestement un mouvement perpétuel, alimenté par la curiosité et l'obstination. Inutile donc que des instances supérieures en appellent à la raison, comme le fait Homer Simpson dans la célèbre série télévisée lorsque sa fille construit une machine à mouvement perpétuel : « Lisa, viens
voir papa! Dans cette maison, on respecte les lois de la thermodynamique !»
Bulletin 3/2010 - Crédit Suisse |
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Sortir le «swiss made» du flou juridique
L'usam estime nécessaire de protéger la «marque suisse» contre les abus. Mais le projet Swissness est trop compliqué et difficilement applicable pour les PME.
Synonyme de qualité, de fiabilité et d'authenticité, la désignation «fabriqué suisse» a tout pour plaire. Mais, à force d'être utilisées à tort et à travers, les mentions abusives de l'origine helvétique ont fini par agacer, voire irriter, au point de chercher à combler ce flou juridique. C'est ainsi qu'est né le projet Swissness, destiné à renforcer la protection de la désignation «suisse» et
de l'utilisation de la croix suisse. Soumis au Parlement, le projet sera débattu lors de la prochaine session.
Combattre sans paralyser
L'Union suisse des arts et métiers usam admet la nécessité de préserver et de renforcer la valeur de la marque «Suisse» et de lutter contre les utilisations excessives. L'organisation faîtière estime toutefois que la proposition du Conseil fédéral est trop compliquée et peu adaptée pour les PME. L'usam exige par conséquent une modification et une simplification du projet, qui vise à renforcer la place économique
suisse, plutôt que de l'affaiblir. Actuellement, la règle, un peu floue, exige qu'au moins 50% de la valeur d'un produit d'origine soit suisse pour être estampillé du logo « swiss made» ou «fabriqué en suisse». Le projet du Conseil fédéral précise cette règle en distinguant le cas des produits industriels et celui des produits agricoles transformés. Alors que pour les produits industriels, 60% du prix de revient
(coûts de fabrication et recherche et développement) doit être réalisé en Suisse, les produits agricoles transformés doivent être composés de 80% d'ingrédients helvétiques, un pourcentage déterminé par le poids. Des exceptions sont néanmoins prévues pour les matières premières indisponibles en Suisse, comme le cacao ou le café torréfié.
Surcharge administrative
Le renforcement de la Suisse comme lieu de production est un objectif important, à condition cependant que les entreprises helvétiques ne se trouvent pas discriminées face à leurs concurrents étrangers. Dans cette optique, il est nécessaire de trouver des solutions flexibles, qui soient applicables pour les PME. Le relèvement de 50 à 60% de la part suisse du prix de revient engendre, pour les entreprises et les PME en particulier, des charges
financières et administratives importantes, que l'usam ne peut accepter. Comment un petit entrepreneur peut-il veiller à respecter cette règle sans tomber dans la tracasserie administrative ? Cette exigence supplémentaire signifierait pour certaines entreprises de devoir renoncer à apposer l'origine suisse sur leurs produits. Sachant que cette mention permet d'augmenter jusqu'à 20% du prix de vente, cette mesure ne peut être perçue, par conséquent,
que de manière discriminatoire. «De nombreuses entreprises ne pourraient plus afficher ces symboles sur leurs produits et se trouveraient désavantagées par rapport à leurs concurrents étrangers », estime Rudolf Horber, chef économiste à l'usam. «Ceci impliquerait un affaiblissent claire de la place économique helvétique et conduirait, indirectement, à une réduction des emplois », ajoute-t-il.
Exigences trop élevées
Les 80% exigés pour les produits agricoles transformés posent également problème. L'usam ne peut accepter une exigence, qui vise prioritairement à protéger l'agriculture suisse, alors qu'il ne s'agit pas de l'objectif du projet Swissness. Les exigences sont globalement trop élevées. Discutables pour certains produits agricoles non-transformés tels que le vin, le fromage, les fruits et légumes, les propositions du Conseil fédéral
ne sont pas applicables pour la grande majorité des denrées alimentaires transformées. L'industrie alimentaire affirme en outre que l'adjonction de produits importés est quasi inévitable en Suisse, notre degré d'autosuffisance alimentaire n'étant que de 55%. Mais le projet Swissness aborde également la question de l'utilisation du symbole de la croix suisse, contenue dans la loi pour la protection des armoiries publiques. A l'heure actuelle,
la loi n'admet l'utilisation de la croix fédérale uniquement dans le domaine des services. Elle interdit par conséquent tout apposition du symbole helvétique sur des produits commerciaux, exception faite des objets dits décoratifs. Les cas de violation de cette loi sont d'ailleurs monnaie courante. Le projet autoriserait désormais d'apposer la croix blanche sur des denrées alimentaires ou leurs emballages, à condition qu'ils soient fabriqués
en Suisse. Pour l'usam, ce volet de la révision s'impose. Car le symbole helvétique est un excellent moyen pour les entreprises de marquer leur identité et de se profiler, à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières.
Journal des arts et métiers - Septembre 2010 |
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L’OMPI fait peau neuve
A l'étroit dans son siège, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en était réduite à disperser ses services sur différents sites. Le chantier, qui a débuté fin 2008, lui permet de s'agrandir dans le même quartier, à deux pas du Palais des Nations, avec un horizon de plusieurs mois. L'agence de l'ONU pourra ainsi grouper l'ensemble de son personnel sur un seul site, le nouveau
bâtiment étant relié par un souterrain au bâtiment actuel. Achevé en 1978, le siège de l'OMPI fait partie des constructions les plus marquantes de Genève, avec ses treize étages entièrement vitrés d'un bleu saphir, reflétant les couleurs changeantes du ciel. Une réussite, sauf que plusieurs services de cette agence (près de 1200 collaborateurs) doivent encore louer des bureaux dans le quartier, faute de place.
L'extension de l'OMPI est donc nécessaire depuis longtemps, mais comme c'est souvent le cas, même avec les organisations prospères, le financement des travaux a fait l'objet de longues négociations internes, puis des désaccords sur les adjudications ont encore ralenti le processus. Résultat: la première pierre du chantier n'a été posée qu'en novembre 2008, au lieu du printemps 2004. Il devrait être achevé l'an prochain. |
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38e SALON INTERNATIONAL DES INVENTIONS
Le salon des inventions gagne en notoriété grâce à l’OMPI
Il est rare d'entendre un discours politique qui ne mentionne pas l'importance de l'innovation. Mais qui passe aux actes? Genève! Car c'est à Palexpo qu'aura lieu, du 21 au 25 avril prochain, le plus grand rendez-vous mondial du genre: le Salon international des inventions. Il intéresse à la fois le grand public, avide de curiosités, et les professionnels, inventeurs ou investisseurs, à la recherche d'un coup de génie. Ils devraient être plus de soixante mille à flâner dans les stands de la halle 7 où se tiendront plus de sept cent dix exposants venant de quarante-cinq pays.
Une tendance se dessine: les projets présentés au Salon ne sont plus des oeuvres solitaires, réalisées sur le coin d'une table et avec trois francs six sous. Ils sont souvent le fruit d'une réflexion issue du croisement de différents savoir-faire bien représentés dans notre région. Il y a peu, le CERN réussissait à susciter un choc de particules qui reproduit les conditions du big bang. Preuve que Genève n'a pas à rougir de ses ambitions quant à sa capacité d'innovation. Celle-ci vient largement du monde scientifique, bien sûr, mais de nouveaux territoires restent encore à conquérir. C'est un monde passionnant, puisqu’il donne libre cours à l'imagination. Il n'en implique pas moins une grande rigueur. Face aux intérêts en jeu, les découvertes ou services présentés dans ce salon doivent absolument être inédits et protégés par un brevet, pour éviter la mésaventure arrivée à l'inventeur du velcro. C'est à ce titre seulement que les futurs Poubelle, Singer ou Amper - tous inventeurs historiques - auront des chances de faire passer leur nom à la postérité, voire que celui-ci devienne générique!
Entreprise Romande -
16 avril 2010 |
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Du 21 au 25 avril prochain, Palexpo accueille le Salon international des inventions de Genève. Un rendez-vous qui aura résisté à tout et qui, mieux encore, annonce une participation record, avec sept cent dix exposants de quarante-cinq pays. On attend également plus de soixante mille visiteurs du monde entier, signe que la reprise est en marche.
Jean-Luc Vincent est un homme heureux. Le Salon international des inventions de Genève, qu'il a fondé et préside depuis plus de trois décennies, a plus que jamais sa raison d'être. Le rendez-vous conforte même sa position de foire la plus importante du monde dans le domaine. Des entreprises industrielles et commerciales, des universités, des inventeurs et des chercheurs présenteront leurs inventions à Palexpo du 21 au 25 avril prochain. Ils pourront ainsi se mettre en contact avec des professionnels implantés sur les marchés qui les intéressent afin de diffuser le produit ou service qu'ils ont mis au point. Au prix de deux conditions: l'invention doit être inédite et protégée par un brevet. Cerise sur le gâteau: la manifestation bénéficie pour la première fois cette année du haut patronage de l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle). Grâce à cet appui, le salon devrait encore gagner en notoriété institutionnelle.
PLATE-FORME D'ÉCHANGE UNIQUE
Après les difficultés liées au contexte morose, l'avenir s'annonce enfin sous le signe de l'expansion. Car le potentiel économique d'une trouvaille dépend beaucoup de la volonté des décideurs étrangers. Par chance, nombreux sont ceux qui ont retrouvé des moyens financiers élevés et se montrent même avides d'innovation. Encore faut-il que les deux parties - l'inventeur et l'investisseur - puissent se rencontrer. Pour offrir cette plate-forme d'échanges unique, les organisateurs ne ménagent pas leurs efforts de promotion par-delà les frontières.
RÉCOMPENSE A POSTERIORI
Comme pour les éditions précédentes, cinquante-deux prix et distinctions seront remis tout au long de la semaine. Un jury international, constitué de quatre-vingt-deux spécialistes, sera chargé d'examiner chaque invention présentée. Les heureux propriétaires distingués pourront compter sur cette attestation de qualité de grande importance pour commencer une activité. A titre d'anecdote, ces récompenses trouvent même parfois une justification honorifique a posteriori. Ainsi ce cas d'un médecin français qui avait mis au point, il y a plusieurs années, une technique de déroulement numérique des textes. A l'époque, ce projet n'avait suscité qu'un haussement d'épaules; mais tout le monde s'en est emparé par la suite. Le médecin a fait fortune. Pour rattraper cet oubli, Jean-Luc Vincent lui a décerné une médaille d'or en début d'année ! |
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5 questions à Jean-Luc Vincent, président et fondateur du Salon international de Genève.
« Les inventeurs sont nos meilleurs ambassadeurs ! »
Est-il encore utile d'avoir un SaIon international des inventions à l'heure de la globalisation et d'internet?
Plus que jamais, car c'est une occasion unique de rencontre entre un investisseur, un fabricant, un distributeur ou toute autre personne impliquée dans la chaîne de vie d'un produit ou d'un service nouveau. Souvent les entrepreneurs se trouvent empruntés devant l'épreuve qui consiste à trouver du financement ou à savoir comment passer à une phase industrielle Nous n'avons pas pu remplacer le lien direct, que ce soit pour évaluer un projet ou pour parler avec celui qui l'a imaginé Depuis environ deux ans, je vois aussi des sociétés d'investissement venir au Salon en quête de ce qui sera peut-être un jour LE jackpot. Mais, comme toujours ce sont ceux qui le vivent qui en parlent le mieux: les exposants satisfaits sont nos meilleurs ambassadeurs.
Qu'est-ce qui a fondamentalement changé depuis les débuts?
Dès son origine, la vocation du salon a été orientée vers le sérieux et la recherche de crédibilité. Il a tout d'abord fallu lutter contre une tendance à la moquerie : personne ne donnait cher de cette manifestation, en 1972, et on traitait les exposants de Géo Trouve-tout bidouillant des combines dans son garage. J'ai ainsi vu passer de superbes projets, qui n'ont jamais abouti faute de financement ou parce qu'on ne pouvait tout simplement pas les fabriquer. Progressivement, les mentalités ont changé et ces idées prometteuses ont eu leur chance. D'ailleurs, l'économie est devenue dominante, les Etats mettent l'innovation en tête de leurs priorités. Ce qui s'est aussi traduit par une professionnalisation du processus de lancement. A Genève, nous avons vu la naissance de différents organismes d'aide à la création d'entreprise, comme Genilem ou la Fondetec. En ce sens, le changement a été radical. Pour en revenir au Salon, j'ai su que l'affaire était bien partie lorsque nous avons reçu des soutiens officiels importants, dont celui de la Confédération, de la Ville et du canton de Genève. Ensuite, grâce à la notoriété obtenue, nous avons pu exporter le concept à l'étranger. Aujourd'hui, je passe beaucoup de temps à visiter ces salons et à prospecter d'autres marchés. Il reste encore beaucoup à faire, heureusement.
Après la crise, peut-on donc croire en un avenir plus rose?
L'an dernier, nous avons surtout ressenti la crise à travers une baisse du nombre d'exposants. Certains ont dû renoncer, faute de subventions. En revanche, la capacité d'innovation était plus que jamais présente, comme exacerbée par la crise. Cette année, par chance, la mauvaise vague semble passée. Nous avons vu revenir des habitués et nous avons attiré des nouveaux venus, souvent actifs dans les pays en voie de développement, où il existe un potentiel énorme .II ne faut pas oublier que ce sont souvent les problèmes qui créent l'invention. Un projet qui laisserait indifférent ici peut prendre tout son sens au Brésil ou en Guinée. D'où l'importance d'organiser un Salon le plus international possible.
A quoi reconnait-on un inventeur de génie ou une invention exceptionnelle et en quoi un bon encadrement s'avère-t-il nécessaire?
Il est toujours difficile de distinguer les bonnes inventions des flops, sinon un tel Salon n'aurait pas lieu d'être! Par essence, un inventeur a une personnalité différente des autres. Ce qui représente un problème pour une personne lambda est un moteur pour lui. A ce titre, le parcours de Georges de Mestral est édifiant. Cet ingénieur suisse se promenait dans la campagne avec son chien et, en rentrant, il a constaté qu'il était difficile d'enlever de petites fleurs accrochées à son pantalon et à la fourrure de son chien. C'est en les examinant qu'il a compris la possibilité de faire adhérer deux matériaux de façon simple et réversible. En revanche, il a mis plus de dix ans à trouver le moyen de fabriquer une bande auto-aggripante. En 1951, il a déposé en Suisse, puis dans les autres pays, le brevet de ce qui a été baptisé «velcro». Mais ce n'est pas tout. Mal protégé, il en a perdu la propriété en 1978, alors qu'il aurait pu faire fortune! Heureusement, il a pu se rattraper différemment. Il a même mis au point le bigoudi chauffant et les cartouches de chasse en plastique...
Quelles inventions ont-elles le plus de chance de marquer notre futur?
Le transfert de technologies a le vent en poupe: de plus en plus fréquemment, j'apprends qu'une découverte a débouché sur la commercialisation de quelque chose qui n'était pas prévu au début. On devrait également trouver des tas d'inventions passionnantes dans les domaines de la protection de l'environnement et du renouvèlement des énergies,du développement durable ou même de l'hygiène. C'est un parfait reflet des préoccupations courantes d'une époque.
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