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Revue de presse 2005 - 2009 / 2008 / 2007 / 2006 |
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Le microcrédit, pour donner leur chance aux créateurs d'entreprise
L'Association solidarité et création d'entreprises (ASECE) relance son antenne fribourgeoise via l'IRO mentor club. Un coup de pouce pour les futurs patrons.
Envie de se mettre à son compte? Oui, mais encore faut-il en avoir les moyens. Les créateurs d'entreprise fribourgeois qui peinent à décrocher un petit crédit bancaire peuvent faire appel à l'Association solidarité et création d'entreprises (ASECE). Basée à Lausanne, la "banque des chômeurs" vient d'ouvrir une antenne à Fribourg. Ou plutôt de la relancer, la première tentative qui remonte à 2002 étant restée à l'état d'embryon.
Pour réussir ce nouveau départ, l'ASECE travaille en partenariat avec l'IRO mentor club. Ce réseau de compétences et de relations professionnelles est né du besoin des inventeurs d'être conseillés pour la mise en oeuvre de leur projet. Il est présidé par Marcel Schmid et piloté par Narcisse Niclass, initiateur du site www.invention.ch. L'ASECE a été fondée en 1998 par Georges Aegler. Cet industriel à la retraite, aujourd'hui âgé de 94 ans, s'est inspiré de l'initiative de l'écononmiste Yunus Muhammad. Ce dernier créait déjà en 1977 une "banque des pauvres" au Bangladesh. C'est ainsi que naquit en 1979 la Grameen Bank qui, vingt ans plus tard, aura prêté plus de deux milliards de dollars, opération rentable puisque 98 % des prêts ont été intégralement remboursés.
Composée de bénévoles (32 anciens patrons), l'ASECE répond à un besoin précis des créateurs d'entreprise: pouvoir rapidement franchir une première étape pour analyser son projet et bénéficier d'un environnement favorable au développement. Evidemment, l'entrepreneur doit avoir le profil de créateur. Ce qui ne va pas de soi. "Si le futur patron n'a pas le profil de l'indépendant, il faut le décourager de se mettre à son compte pour éviter qu'il fonce dans le mur", insiste Narcisse Niclass.
Comment s'y prendre ?
Le créateur d'entreprise doit déposer un dossier qui présente en détail son projet. Directeur de la Sàrl FCI (Formation et conseils informatiques) à Fribourg, Louis Singy assure le premier contact. Le créateur se soumet à un questionnaire de deux pages qu'il remplit à chaud. L'IRO mentor club prend le relais. Le dossier du candidat au microcrédit est étoffé, puis évalué.
Le feu vert final est délivré par l'ASECE, qui analyse la viabilité du projet, ainsi que le business-plan qui l'accompagne. "Nous sommes très exigeants sur la qualité", insiste Georges Aegler. En cas de réponse positive, l'association délivre un crédit de 30'000 fr. au maximum à un taux préférentiel de 3,5 % à 5 % pour une durée maximum de cinq ans. Le "jeune" entrepreneur est suivi dans sa démarche durant six mois. Un encadrement qui peut être poursuivi jusqu'à la fin du remboursement du prêt.
Reconnue d'utilité publique, l'ASECE dispose d'une fondation qui affiche un capital de 800'000 fr. Un montant qui est actuellement entièrement engagé au travers de microcrédits. "Il est nécessaire d'augmenter ce capital, afin que nous puissions prêter davantage", fait remarquer Georges Aegler qui lance un appel aux mécènes. L'IRO mentor club va d'ailleurs formuler une demande de soutien au canton de Fribourg.
Infos sur www.asece.ch et www.invention.ch. Située dans les bureaux de FCI à la route des Daillettes 2a à Fribourg, la permanence de l'antenne fribourgeoise de l'ASECE est ouverte tous les jeudis de 17 h à 19 h.
La Liberté, Cathy Crausaz, lundi 22 août 2005
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Les Suisses aussi disent merci au microcrédit
Loin des pays du Sud, un horticulteur et une dentiste racontent comment un petit prêt a changé leur vie en les aidant à créer leur entreprise.
Mike Tieman, Pouce vert. Ce Québécois de 36 ans, arrivé en Suisse il y a seulement quatre ans, vient de créer sa société d’entretien de jardins. Lausanne, 20 juillet 2005.
Elena Duvernay, Dental info. Avec un prêt de 25'000 francs obtenu à la fin de 2003 et 20'000 francs tirés de son deuxième pilier, cette dentiste a ouvert à Genève son cabinet de conseil. Genève, 9 juillet 2005
La Suisse croule sous les banques et les institutions financières. Mais tous les habitants ne trouvent pas pour autant facilement un accès au crédit. Même lorsqu’il s’agit de petits montants. Bien souvent, les entrepreneurs en herbe doivent renoncer à leur projet ou se contenter des coûteux prêts personnels. Identifiant ce manque, Georges Aegler a lancé Asece en 1998. Cette Association Solidarité et création d’entreprise ne fait rien d’autre que du microcrédit (maximum 30'000 francs). Elle connaît depuis lors un succès interrompu. “Sans eux, je n’aurais pas pu me lancer“, témoigne Mike Tieman, Ce Québécois de 36 ans, arrivé en Suisse il y a seulement quatre ans, vient de créer sa société d’entretien de jardins. En cette fin de journée du mois de juin, la chemise de bûcheron sur les épaules, il rentre fourbu d’un important chantier des bords du Léman. “Il y a une grande demande ici, notamment de la part des grandes propriétés.“ Pendant quelque temps, il a travaillé pour une entreprise du coin. “Mais je ne m’attendais pas bien avec mon patron et je n’étais pas satisfait de notre travail. En septembre 2002, il m’a licencié. Je me suis dit que c’était l’occasion de me lancer“.
En quelques semaines, ce jeune horticulteur formé à l’école hollandaise (“la meilleure“) monte un dossier. “Il fallait faire vite pour profiter de l’hiver, la saison morte, et être prêt dès le printemps.“ Pourtant, “tout le monde m’a découragé. Même au chômage ! Mais, voyant ma motivation, mon conseiller ORP m’a finalement inscrit à un programme pour que je puisse écrire mon business plan“. Restait encore à trouver la mise de départ. La chance a eu son rôle, assure-t-il évoquant un petit ange qui veille sur lui. “Un jeudi matin, je suis tombé sur une publicité pour Asece dans Lausanne Cité. J’ai appelé le jour même, vu Georges Aegler dans l’après-midi et rendu mon dossier dûment rempli le lendemain, ce qui n’a pas manqué de les étonner.“ Quelques semaines plus tard, avec son père pour seule caution, Mike Tieman décroche un crédit de 25 000 francs, à 3,5% sur cinq ans. “Jamais les banques ne m’auraient prêté un centime, d’autant plus que je n’ai qu’un permis B. “ En janvier 2003, il inscrit sa société, Pouce vert (la main verte à la sauce canadienne), au registre du commerce. Un notaire lié à Asece sa charge de l’opération et lui laisse un an pour régler les 3'000 francs qu’il en incombe.
Son petit ange, sans doute celui de la débrouillardise, continue à le protéger. “Faut pas avoir les deux pieds dans la même bottine“, comme il dit. Combinard, il rachète une camionnette à une entreprise en faillite et économise 10'000 francs. Enthousiaste, il distribue des flyers à sa clientèle cible et décroche plusieurs contrats pour le printemps. “L’accent québécois donne une bonne image. Mais ce qui intéresse surtout les clients, c’est que je puisse aussi bien leur parler en français qu’en anglais“, ajoute-t-il. Aujourd’hui, Pouce vert compte une centaine de clients, contre 40 il y a seulement un an. Mike Tieman vient d’employer, à 90% son ancien chef d’équipe, lui aussi viré par son ex-patron. Des architectes et quelques régies lui assurent un minimum de travail régulier. Toutefois, le Vaudois d’adoption tire encore le diable par la queue pour vivre de son travail, “mais je m’en sors“. Il espère que, les affaires se développant rapidement, tout ira mieux dans un an.
Les jeunes entrepreneurs de Asece ont de l’énergie à revendre. Elena Duvernay, la petite trentaine, ne dira pas le contraire, même si son expérience ne s’avère pour le moment pas autant concluante que celle du Québécois. Grâce à l’association lausannoise, “les banques m’auraient fait payer des intérêts très élevés“, elle aussi a pu lancer sa boîte. Dans un tout autre domaine: le conseil dentaire. Avec un prêt de 25'000 francs (à 4,5% sur trois ans) obtenu à la fin de 2003 et 20'000 francs tirés de son deuxième pilier, elle a ouvert à Genève son cabinet, Dental info. “Info et pas conseil. Parce que information, c’est plus crédible“, explique-t-elle.
Après six ans d’expérience, Elena, sans H en référence à ses origines bulgares, n’en pouvait plus des pratiques des dentistes. “On m’a dit que mon chiffre d’affaires n’était pas terrible. C’est vrai qu’en quatre jours de travail, je facturais moitié moins que mon patron trois jours“, se souvient-elle. “C’est tellement facile de vendre des soins à des patients qui n’en ont pas vraiment besoin. “Vu les frais que cela engendre, “les gens sont parfois intéressés par un deuxième avis. C’est précisément ce que je leur propose, sans faire les soins moi-même.“ Pour qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêt. Aussi parce que l’installation coûte les yeux de la tête et qu’elle préfère se concentrer sur ce qu’elle apprécie le plus, le contact avec les personnes.
Quelques personnes de Fribourg ou même de Sierre ont bien fait le déplacement jusqu’au bout du Lac, “preuve qu’il y a une demande“, selon elle. Mais son cabinet demeure trop souvent vide pour que la petite entreprise puisse tourner. La Genevoise confesse son principal problème : “La plupart de mes patients ne viennent qu’une fois, pour un conseil sur un acte important. Difficile de les fidéliser.“ Un peu tendue derrière son bureau bien rangé, elle dit devoir “compter chaque franc“. Pas question pour autant de lâcher. Elle fait des remplacements. Continue de rembourser son prêt à l’heure. Cherche des moyens pour mieux se faire connaître. Et de toute façon ne regrette rien. Elle vient aussi d’ouvrir, dans l’autre partie de son cabinet, un espace pour la pratique analytique (somatanalyse). “Dans l’idéal, je devrais consacrer la moitié de mon temps à chacune de mes activités.“ Comme dans les pays du Sud, le microcrédit n’est pas la panacée. Mais il permet de répondre à une réelle demande. Depuis 1998, Asece a accordé près de 70 microprêts, pour 10 fois plus de demandes. Une centaine d’emplois ont selon elle été directement créés. Un bureau a ouvert à Fribourg le mois dernier, premier pas vers une région où la micro finance est pratiquement ignorée, la Suisse alémanique.
2 août - Frederic Lelièvre
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Du microcrédit vaudois à l'aide des entrepreneurs fribourgeois
Fribourg. Un "point créateurs" ouvre ses portes sur les bords de la Sarine.
La nouvelle intéressera tout Fribourgeois désireux de se mettre à son compte. Chaque jeudi, il est désormais possible de se rendre dans un "point créateurs", afin d'affiner un projet entrepreneurial et, le cas échéant, d'obtenir le modeste financement dont on a besoin pour se jeter à l'eau. En effet, l'ASECE (Association solidarité et création d'entreprise), dont le siège se trouve à Lausanne, vient d'ouvrir une antenne dans la cité des Zaehringen. Appelée la "banque des pauvres", celle-ci accorde des prêts avantageux jusqu'à hauteur de 30'000 francs. Les candidats sont en outre encadrés -ils reçoivent notamment une assistance psychosociale pour répondre aux questions qui ne manquent pas de surgir dans toute nouvelle activité.
Fondée en 1998, l'Asece est l'oeuvre de Georges Aegler, un ancien industriel de 94 ans soucieux d'encourager les petits entrepreneurs et les "personnes de qualité qui se retrouvent sur la touche". Elle a permis l'éclosion de diverses sociétés romandes, comme Renov-cuisines Sarl, à Bussigny (VD) ou Ascenseur Romand SA à Villeneuve (FR). Bénéficiant de l'appui de 32 experts bénévoles à l'expérience confirmée dans les secteurs du secondaire et du tertiaire, elle dispose d'un capital de 800'000 francs, qui se trouve, au dire de son créateur, "complètement engagé".
Le vide des grandes banques
A Fribourg, l'Asece opère en collaboration avec l'IRO Mentor Club, un réseau local de soutien à l'innovation. Qui se propose d'accueillir une fois par semaine les futurs "créateurs d'entreprise". A cette occasion, ces derniers reçoivent une fiche destinée à évaluer, à chaud, leur degré d'engagement. Si ce premier test s'avère positif, ils reçoivent alors un dossier de présentation de 16 pages, dans lequel ils doivent définir dans le détail leur projet. A noter que ce travail peut être accompli via Internet, sur le site www.invention.ch.
"Le but de notre démarche est d'assurer la pérennité d'un tissu socio-économique régional. Sans microcrédit, il n'y a plus d'artisans ni de petits entrepreneurs. A terme, cela entraînera une diminution du nombre d'emplois. Or les grandes banques ont complètement délaissé ce secteur, qu'elle juge trop peu rentable", relève Narcisse Niclass, de l'IRO Mentor Club.
Ne comptant pas se cantonner de ce côté-ci de la Sarine, l'Asece envisage d'ouvrir prochainement deux relais en Suisse alémanique, afin de couvrir tout le pays. Dans le même temps, une fondation sera chargée de récolter des capitaux supplémentaires, auprès de l'économie comme des pouvoirs publics. A ce titre, l'IRO Mentor Club espère obtenir de l'Etat de Fribourg un don de 150'000 francs.
François Mauron
Mardi 26 juillet 2005
Rubrique : Régions
© Le Temps, 2005. Droits de reproduction et de diffusion réservés.
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La «banque des pauvres» s'élargit. Née fin 1998 pour aider les chômeurs et les petits entrepreneurs, l'association solidarité et création d'entreprises (ASECE) prête désormais dans toute la Suisse.
Bonne nouvelle pour les Fribourgeois désireux de se mettre à leur compte, mais en peine d'obtenir un modeste crédit bancaire: l'association solidarité et création d'entreprises (ASECE), dont le siège est à Lausanne, a désormais une antenne dans la Cité des Zähringen. Les intéressés. pourront présenter leur projet à l'IRO Mentor Club, un réseau local de soutien à l'innovation, et bénéficier de ses conseils pour remplir le questionnaire détaillé de la «banque des pauvres» qui accorde des prêts avantageux jusqu'à 30'000 francs. Les deux organisations ont ouvert à leur intention un «Point créateurs» sur le site www.invention.ch.
Un capital «complètement» engagé.
Née fin 1998, l'ASECE est l'oeuvre Georges Aegler, un ancien chef d'entreprise de 94 ans. Soucieux d'encourager les petits entrepreneurs et les «gens de qualité mis sur la touche», le président ne regrette pas d'avoir financé lui-même les premières initiatives: Renov cuisines, à Bussigny, présente un chiffre d'affaires et un carnet de commandes réjouissants (lire 24 heures du 24 février 2004).
L'ASECE elle-même, qui s'appuie sur 32 experts bénévoles ne cesse d'élargir son champ d'action. «Au cours des six premiers mois de cette année, nous avons reçu autant de dossiers que durant tout 2004», précise Georges Aegler. Quand les banques se désintéressent des crédits inférieurs à 50'000 francs, observe-t-il, l'ASECE prête dans toute la Suisse et projette d'ouvrir deux relais outre-Sarine. Son capital de 800'000 francs se trouve «complètement engagé» et, s'il était de 1 million, «on le placerait en vingt-quatre heures. Les dirigeants, de l'IRO envisagent de solliciter la participation de l'Etat de Fribourg à son augmentation.
Selon Florence Cauhépé, déléguée économique de l'agglomération fribourgeoise qui dispose de fonds limités pour le microcrédit, une antenne locale de l'ASECE peut se révéler «très utile.»
24 heures - Véronique Pasquier, 16-17 juillet 2005
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Inauguration : 15 juillet 2005 |
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